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FilleFA

FilleFA
Pierre
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Si, comme moi, vous n’avez pas grand chose à taper du Foot et que le nom de FIFA ne vous évoque que le repaire des bandits les plus vils de toute la Suisse, alors vous avez peut être manqué l’annonce fracassante d’EA la semaine dernière au sujet de FIFA 16. Non il ne s’agit pas d’un vrai tutoriel pour les nuls ou de l’arrivée de management de corruption et dribbles fiscaux pour coller au plus proche de la saison, mais bien de sélections nationales féminines au sein de la liste d’équipes jouables.

Et en bon néophyte que je suis ma réaction première n’a pas été l’émerveillement ou l’indignation mais l’honnête étonnement.
Ah ouais ? Y a pas de filles dans les FIFA ? Même pas dans… Ah bah non.

Étonnement d’abord de manière personnelle parce que les seuls jeux de sports que je touche de près sont les Top Spin jeux de tennis qui incluent des joueuses autant que des joueurs depuis belle lurette.

Étonnement aussi professionnellement parce que depuis ce chef d’œuvre de Bend it like Beckham, j’étais resté sur l’idée que le soccer c’était principalement considéré comme un sport de fille et que ça pourrait être intéressant pour EA de tenter de faire quelques ventes à domicile entre des NHL, NFL et autres NBA mimant de près les ligues maison uniquement masculines. Apparemment si 60% des adhérents à un club de foot sont des hommes au pays d’Eminem, c’est dans le foot universitaire qu’on peut trouver une grande proportion de joueuses.
Si j’ai bien tout compris, les États-Unis ont adopté un amendement au début des 70s pour combattre la discrimination des femmes dans les programmes éducatifs, et donc dans le fameux système du sport universitaire qui représente la clé pour une bourse, unique sésame permettant de payer des frais d’étude délirants.

C’était sans compter sur la très sympathique association NCAA, conduite par de vrais gentlemen qui ont fait tout leur possible pour résister à la féminisation des sports qu’ils chapeautaient. Le football n’étant, à l’époque, pas sous la tutelle de l’association, a été parmi les premiers sports à ouvrir des compétitions féminines.
De là, la popularité du foot universitaire féminin n’a cessé de croître, notamment durant les 90s et 2000s après la coupe du monde 94, la mise en place du foot féminin comme discipline olympique en 96 et la création de la première ligue pro en 2001. De 1991 à 2009 le nombre d’équipes universitaires féminine a triplé.

En résumé aux US, le foot en général : plutôt mixte. Le foot universitaire : plutôt féminin. Et si le foot féminin n’est pas complètement aussi gigantesque que je le pensais, les États-Unis disposent de la plus grosse audience. Et il n’est pas complètement risqué de penser qu’EA a avant tout réalisé le move pour aller séduire les deux millions de licenciées plus que pour rétablir une parité fortement demandée.

Que les motivations soient idéologiques ou purement financières il est en tout cas toujours surprenant de constater qu’il aura fallu 22 ans à l’équipe pour trouver l’idée alors que la liste de features ajoutées devient de plus en plus ubuesque au fil des ans (parler à la presse, vraiment ?).

Et que dire de la manière dont l’intégration est faite ? Impossible d’utiliser les joueuses en mode Pro, Carrière ou Ultimate Team. Avec en tout et pour tout 12 équipes nationales uniquement alors que les hommes ont droit à 42 sélections nationales et la bagatelle de 573 clubs.

Peut être que l’équipe n’a pas eu assez de temps, après tout la modélisation des joueurs est intensive. Possible, mais on peut en douter quand on voit que le précédent jeu avait pas moins de 41 stades officiels modélisés en plus de la trentaine créée de toutes pièces.

Au moins la nouvelle a de quoi montrer la voie et motiver les fans content d’obtenir plus de contenu ? Tu parles Charles, la foule est mécontente, la foule est en colère, la foule s’en tape des femmes, à part peut être les 13 000 qui on signé la pétition demandant la feature.

C’est bien la première fois que j’ai envie de défendre une décision d’EA face à ses fans tiens. Enfin, pourvu qu’ils aillent jusqu’au bout. La pochette du jeu n’a pas encore été dévoilée, les équipes market oseront-elles remplacer le ranom MVP de l’année par Alex Morgan, la figure de proue de l’opération aux US ?
Après tout c’est lorsque Messi a éclaté sons sourire ravageur sur les covers de FIFA 13 qu’il est devenu le premier footballer à être entré au top 10 des sportifs les plus populaires aux États-Unis.

Et rendre quelque chose populaire, c’est sans doute plus facile pour le marketing que le le game design chez EA.

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