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Beware the graphics

Beware the graphics
Pierre
1 commentaire
Je suis un homme aux plaisirs simples : j’aime ce qui fonctionne. Pas de tergiversation, pas de négociations, je ne suis ni bricoleur ni mécano, et même si je dois sans doute y perdre, je fais changer mes phares en garage et je fais remplacer mes cartes graphiques par des pros.
Pour les jeux c’est pareil, quand je peux, je joue sur console, je dois sans doute perdre beaucoup en images par seconde et en pixels au centimètre carré, mais je gagne nerfs reposés et cheveux intacts.

Pareil pour le gameplay notez, j’aime ce qui est clean, j’aime ce qui est sans fioriture, c’est pour ça que j’aime Batman : on frappe des goons. C’est simple, ça fonctionne, c’est beau et inusable. Je m’en tape pas mal qu’il y ait 250 challenges, huit costumes alternatifs ou de la batmobile, ce qui fait que Batman est un grand jeu c’est que le cœur de l’expérience se suffit à lui-même.

Et j’espère que ça suffira à tous les acheteurs de steam machines parce qu’en fonction du modèle qu’ils prennent ils pourraient bien voir toutes les jolies features du moteur graphique fondre comme neige au soleil et se retrouver avec un Batman sans cape.

Après les petites guéguerres graphiques PC/Consoles et les comparatifs de résolutions ou de framerate consoles, les aigris du web semblent visiblement pris de passion pour les downgrades visuels effectués sur les jeux entre les premières présentations grandiloquentes à l’E3 et le résultat final dans l’assiette.

Le grand journalisme
Les plus grands reporters sont visiblement sur le coup.


Avec la multiplication des supports aux puissances éclatées on arrive à des situations assez improbables où des jeux sortent sur des hardwares séparés de pas loin de dix ans : PS360, current gen, PCs, Steam Machines, Android.
Pour accommoder tout ce petit monde les équipes ont plusieurs stratégies : travailler sur un version générale, un moteur flexible ou diviser le tout en petits morceaux.

La version générale, c’est le travail de sagouins par excellence qui consiste à utiliser le plus petit dénominateur commun pour réaliser son jeu et à serrer les fesses en guise d’optimisation. C’est aussi connu sous le nom de technique Tell Tales : des jeux à la technique anémique, au gameplay one-button-to-rule-them-all qui ne perd pas trop sur tablettes et aux fonctionnalités limités en scope (en gros, un jeu solo et bisous). Ça permet des cycles de développement plus rapides et moins coûteux et la rentabilisation de grosses licences vers un public le plus large possible.
En revanche impossible d’utiliser chaque machine à fond de son potentiel, votre GTX Titan ? Elle ne chauffera pas, pas plus que vos Xbox One ou PS4, ça devrait même tourner sous un GPU AMD.

Les moteurs de rendus modernes les plus populaires ont tous commencé à proposer des options de flexibilité maximale. Les Epic et Crytek du monde ont bien compris que les moteurs moins chers, moins impressionnants mais plus faciles à manipuler et à porter sur téléphones avaient le vent en poupe avec évidemment l’écrasante domination d’Unity ces dernières années. De fait, les pipelines de production Unreal ou Cry Engine simplifient les portages mobiles en désactivant au passage tous les petits gadgets ajoutés au fil des années.

Enfin, quand il y a le temps, l’argent et la volonté de faire du travail complet, il y a toujours la possibilité de sous-traiter une version ou deux. Forza Horizon 2 ou Call of Duty Black Ops 3 sur Xbox 360 ont peut être la même pochette en magasin que les version Xbox One, mais sont en réalité développés séparément par des équipes tierces, respectivement Sumo Digital (Sonic Transformed) et Beenox (les différents Spider-man) dans le cas présent. Un petit tour de passe-passe qui conduit parfois les différentes générations d’un “même” jeu à proposer des expériences complètement différentes, comme Splinter Cell Double Agent, dont la version Xbox/PS2 créée par Ubi Montréal s’était révélée meilleure que son pendant PS360 développé par Ubi Shanghai.

Batman, lui, n’aura pas droit à de version last-gen cette année ni par Rocksteady, ni personne d’autre. Pas assez de puissance il parait. C’est pas plus mal. Ça rend les choses plus simples en tout cas. Et je suis quelqu'un qui aime les plaisirs simples.

Commentaires

  • Fléau | Dernière modification :
    Batou se doit d'être beau !
    Mais la direction artistique à tomber y est au moins autant pour quelque chose que les graphismes.

    Le moteur de FF XV fait rêver aussi !