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Argent de poche

Argent de poche
Pierre
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Switch Switch Switch, tout plein de Switchs et on a regardé.

Enfin, en léger différé parce qu’on a beau être un peu masos, on ne sacrifie pas notre sommeil pour Nintendo non plus.
Et jusqu’à la présentation, je dois dire que j’étais assez chauffé par le concept de la Switch, cette hybridation de portable et de console de salon me semblait pertinente, la modularité du concept pouvait répondre à plusieurs interrogations au sujet du form factor et les titres présentés semblaient au moins montrer une volonté de revenir aux affaires sérieuses pour un Nintendo en quête d’identité.
Pendant que les uns pleuraient sur l’aspect tablette cheapouille ou sur l’impossibilité de concurrencer la génération actuelle avec une puce graphique Tegra, je trouvais plutôt cool de concilier le form factor de la mablette WiiU, l’encombrement d’une grosse 3DS et les aspirations de jeu mobile.

Et puis on a eu la présentation officielle et puis on a eu les premiers échos et puis c’est là que tout a commencé à franchement basculer dans le franchement n’importe quoi.
La console rédemptrice qui doit prendre le monde de court en se mettant du côté du peuple et en évitant la course à la technologie démarre quand même à 330€ complètement nue soit environ 60€ plus cher qu’une PS4 ou Xbox One bien équipée et 30€ de plus qu'un iPad mini 4 à la taille d'écran, résolution et batterie supérieure.
La console connectée et son online qui passe à la vitesse supérieure avec un abonnement semble oublier le concept même de jeux dématérialisés avec ses maigres 32Go d’espace disque.
La console pur jus qui doit faire renouer Nintendo avec le gaming un poil plus hardcore se retrouve à nouveau empêtrée de features gimmick casual qui passeront à la trappe à la simple évocation du mot portage.
La console étendard qui devait apporter un vent de fraîcheur sur le Nintendo manqueur de coche de la WiiU se voit affublée d’un lineup à base de portages WiiU et de vagues promesses de Skyrim.
La console hybride qui devait s’imposer comme le chainon manquant entre console de salon et console portable semble d’un coup trop grosse pour rentrer dans les poches et trop petite pour héberger une batterie digne de ce nom.
La console trendy qui devait montrer toute la modernité de Nintendo, qui pour une fois ne courrait plus derrière l’innovation, semble bien en peine de cracher du 1080p sur des jeux WiiU à l’heure de la 4K.
La console malléable qui devait ouvrir le champ des possibles grâce à la modularité de son concept se retrouve encombrée d’accessoires de supports, de manettes pro, de dragonnes escamotables aux tarifs qui donnent le tournis.

Bref à tous les étages, c’est la perplexité qui gagne comme si la machine toute entière était l’illustration parfaite du mot paradoxe dans le grand Larousse. Même ceux qui cherchent à dire du bien du concept se retrouvent à faire leurs démos sur des Sonic mega-drive, des Bomberman et du Disgaea pour ne pas avoir à montrer le spectacle affligeant des influenceurs gênés de suivre les explications de 1-2-Switch, la compil de mini-jeux aux forts relents de Wii.

S’il n’avait pas fallu plus de 20 minutes à Microsoft pour détruire la marque Xbox à l’E3 2013, on peut se demander ce qu’il va rester de la crédibilité de Nintendo à la sortie de cette Switch bien en peine de trouver un public-cible précis.

Les fans de J-RPG qui veulent du Zelda, du Xenoblade et du Project Octopath Traveler ? Les familles qui ont perdu le capteur de leur Wii dans le dernier déménagement ? Les gens branchés qui veulent terminer Zelda aux toilettes et dans le métro pas plus de 2h à la fois ?

Une chose est sûr mon enthousiasme initial devant le concept présenté l’année dernière a été assez ironiquement refroidi par ce qui restera sans doute la seule machine capable de simuler avec une précision HD le bruit des glaçons.

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