Halouroboros

À la sortie de la 360, la plupart des joueurs et journalistes se sont enthousiasmés pour la fluidité de Dead or Alive 4, la beauté de PGR 3, les fumigènes de CoD2 ou l’immersion de King Kong.

C’était beau, ça brillait, parfois beaucoup plus qu’on ne l’aurait aimé, mais bon c’était HD et ça faisait rêver.
Et puis on a terminé CoD2, on a terminé King Kong, on a terminé Dead or Alive et l’après-midi était à peine entamée.
Alors on s’est lancé dans Perfect Dark Zero le nouveau FPS qui allait lancer une xbox après Halo, juré, craché.
Et puis on en a eu marre quelques dix minutes après l’avoir lancé et on s’est posé, on a pris un peu de recul et quelques évidences se sont imposées.

D'abord, que le meilleur jeu de la console était très probablement Geometry Wars qui n’avait malheureusement pas de multijoueur.
Ensuite que CoD2 ne permettait pas de jouer à plus d’un par console en lan et qu’à l’époque ça coûtait encore un peu cher de se payer quatre Xbox neuves.
Enfin que si on voulait faire quelque chose de ces consoles qui sentaient encore le plastique neuf il faudrait bien s’avouer vaincus et ressortir Halo 2 des xbox qu’il n’avait pas quitté depuis 2004.

De fait de la sortie de la console à la sortie de Halo 3, le jeu qui a le plus squatté nos 360 n’était ni GRAW, ni Guitar Hero, ni GoW, ni aucun de ces nouveaux jeux beaux à en pleurer, mais ce bon vieux Halo 2 et ses modes multijoueurs inusables.

Et s’ils n’avaient pas entièrement réalisé le potentiel d’Halo lors du lancement de la première xbox, laissez-moi vous dire que Microsoft n’a rien raté du succès des aventures de son bioman vert kaki. Halo à tous les étages, que vous en vouliez ou non.
C’est donc accueilli à bras ouvert par un public légèrement demeuré que Microsoft a annoncé avec fierté nous rebalancer rigoureusement la même expérience qu’il y a 10 ans en novembre.
Et ouais, tout pareil, même qu’on pourra jouer comme s’ils n’avaient pas décidé de fermer les serveurs en 2010, serveurs pourtant censés être financés par l’abonnement xbox live de 48 millions de joueurs.

Étonnant d’ailleurs que Microsoft continue de tabler sur la campagne solo en asset principal pour vendre son jeu à grands coups de cinématiques CGI refaite par des pros du genre. Parce que si les forums de fans sont remplis de gens absolument accros aux péripéties de l’Arbiter, il faut bien avouer que l’histoire est une catastrophe de narration et de level design, et oui, même la coop a bien du mal à sauver les meubles fluos.
Le multijoueur, loin des préoccupations modernes de leveling, de classes, de powerups et de modes de jeux fantaisistes est ce qui faisait battre le cœur de la communauté. Et pas de gros cliffhanger ici : la centaine de maps mixées dans une interface unique (sans changement de DVD, c’est pas beau la next-gen ma bonne dame ?) a de quoi faire tourner la tête de n’importe quel fraggueur du dimanche.

Et puisque la grande tendance est à la fuite pour 2015 de la majorité des AAA Next-Gen (Batman Arkham, Evolve, Halo 5, The Division, Witcher 3) et que l’offre restante (Sunset Overdrive, Assassin’s Creed Paris, Assassin’s Creed Mordor et les remakes de ce qui n’a pas encore été porté) sent un peu des dessous de bras, je prédis que la xbox one va se transformer en Zanzibar machine pour les mois à venir.