> Le Blog BD où le vent ne souffle jamais

Assassin's Greed

Assassin's Greed
Pierre
Aucun commentaire
C’est tellement beau qu’on jurerai que c’est fait exprès : une semaine après sa sortie pourtant déjà précédée d'une campagne bien remplie, Assassin’s Creed Unity est encore à la une de tous les sites plus ou moins spécialisés. D’abord pour ses tests (une sorte de meh général), ensuite pour son embargo pour le moins suspect (Rendez-vous compte ma bonne dame, les gens ont pu acheter le jeu pendant non pas deux jours, non pas un jour mais bien douze heures sans review certifiée IGN !), puis pour sa finition visiblement inexistante (au point qu’Ubi en est déjà à son troisième patch post-launch) et enfin avec un bonus ubuesque quand Mélenchon s’empare du sujet (pour expliquer à qui veut l’entendre qu’en fait oui mais non, mais Robespierre était pas si méchant).

Ouais, ça fait beaucoup de bad buzz, mais il parait que c’est du buzz quand même non ?

Pas forcément, mais en tout cas pendant que tout le monde s’étonne de la qualité du jeu, je m’étonne que la presse semble découvrir un Ubi en petite forme.
Les grands subtils de chez Gamekult on claqué un article sur le jeu, un autre, plus généraliste, sur la société. Forbes n’hésite pas à dénoncer Ubi comme remplaçant direct d'EA dans le rôle de grand méchant dans le cœur des joueurs. IGN voit en ACU tout ce qu’il y a de plus sombre dans le jeu vidéo moderne au point que c’est fort dommage que ce ne soit pas cet épisode qui s’appelle “Revelations”. Polygon gueule sur tous les toits que quand même c’est pas sympa de déporter les embargos comme ça. Quant à Kotaku ils se contentent de dire “LOL, WHAT? NO!” : le LOL c’est leurs articles habituels, le WHAT c’est leur analyse, le NO, c’est leur note.

Donc un sacré paquet de gens qui sortent de leur comma habituel. Pourtant même si la bande à Yvon a poussé le bouchon un peu loin de tous les côtés qu’est-ce qu’il y a de vraiment scandaleux ?
Le rythme des sorties qui questionne l’intérêt même des épisodes ? C’était le cas d’AC Revelations.
Les bugs ? ACIII s’est tapé des patchs mensuels pendant plus de six mois.
Le framerate à la rue ? C’est presque une marque de fabrique et j’encourage quiconque en doute à relancer Rainbow Six Vegas.
L’embargo ? Quiconque a l’intention d’acheter un jeu dans ses quatre premières heures de mise en vente en a sans doute pas grand chose à taper de la note finale.
Les micro-transactions ? On en a vu avant, ailleurs. Pas une raison, certes, mais pas vraiment un problème dédié à Ubi et certainement pas sanctionné chez un Mass Effect par exemple.
Uplay ? Pas une grande nouveauté.
Le companion app ? Déjà présent sur AC IV et Far Cry 3, même si l’existence d’une version premium est en effet une grande première.

Ma petite théorie est que si AC s’en prend plein la gueule aujourd’hui c’est pas forcément parce que le jeu surprend par sa mollesse et ses défauts mais d’abord et avant tout parce que c’est une licence que les gens ont envie d’aimer. Ce n’est pas un Medal of Honor, ce n’est pas un Call of Duty, ce n’est pas un PES ou un NBA Live. On ne peut pas juste se dire saydelamerde et aller voir chez Jules de chez Smith en face si c’est mieux parce qu’il n’y a pas d’alternative.
Assassin’s Creed, pour le meilleur et de toute évidence pour le pire, est la seule série qui permet d'échapper vaguement aux tropes guerre mondiale, guerre moderne, space marines, fantasy. Même Shadow of Mordor qui reprend à son compte les bonnes idées du jeu ne réussit pas à proposer un univers franchement original (ou même crédible).

AC c’est un peu le Harvey Dent du jeu vidéo; c’est pas top, mais c’est le seul sur lequel on pouvait un peu compter pour échapper à la mafia habituelle et ça fait mal aux fesses de devoir admettre que c’est désormais avec Unity, AC est complètement devenu ce bad guy névrosé qui en veut tout autant à notre pognon que les autres.

Et exactement comme pour Harvey Dent, c’est encore sur le goddamn Batman qu’on va devoir compter pour avoir notre fix de bourre-pif en 2015.

Aucun commentaire