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Far Cry: Double Agent

Far Cry: Double Agent
Pierre
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Plus j’y pense et plus je me dis que ça doit pas être de la tarte d’écrire une histoire de jeu vidéo.
Je veux dire, il y a une composante interactive qui modifie la perception des protagonistes et qui peut bouleverser le déroulement des événements. Il faut doser le rythme, pouvoir s’adapter au level design et aux impératifs de gameplay. Et puis il y a le personnage principal, il faut qu’il soit suffisamment charismatique pour qu’on s’y intéresse mais suffisamment transparent pour qu’on s’identifie à lui.
Enfin il doit bien y avoir quelque chose là dedans qui rend le travail compliqué.
Sinon comment expliquer des jeux comme Far Cry 4 ?

On dirige un personnage sans visage, sans idée et sans progression qui devient instantanément machine à tuer (/chasser/libérer/conduire/cueillir/rapporter) et dont les services sont partagés entre deux chefs rivaux stéréotypés, obtus et sacrément ringards à la tête d’une armée rebelle lambda dont la cause est survolée en 2min de cinématiques dans laquelle tout explose.

On rebondi donc d’un chef à l’autre, forcé de prendre des décisions qui n’en sont pas pour aller faire des missions qui ne donnent jamais vraiment envie. Tout ça pour gagner un peu d’XP et se voir gratifier d’une des dix petites phrases de remerciement des PNJs.

La palme de la pire écriture revient à Hurk, un personnage américain bas du front, caricature de l’amour des États-Unis pour les flingues, qui ne comprend absolument jamais la situation dans laquelle il se trouve et qui ne cherche qu’à flinguer le plus de gens possible.
Le problème est que je suis beaucoup plus proche de ce personnage que de n’importe quel autre dans toute l’histoire !
Je suis un abruti d’occidental qui n’a qu’une envie c’est de faire feu sur ceux qui seront désignés en rouge sur ma carte. Moi non plus je ne retiens pas le nom de la faction pour laquelle je me bats, tout simplement parce que cette faction n’a jamais réussi à me donner la moindre raison de m’y intéresser.

Comme tous les open worlds jeux ubi, dès qu’on s’éloigne de la quête principale, le jeu regorge de quêtes absolument débilos qui n’ont aucun enjeu, voire aucune cohésion et qui se répètent en boucle jusqu’à ce que la map ne soit plus lisible.

En chemin on nettoie la map comme on peut en ramassant les millions de babioles qui traînent un peu partout pour augmenter des compteurs de collections qui ne seront jamais plein ou que l’on s’empresse de vendre au marchand le plus proche pour récupérer de l’argent qui permet d’acheter des armes que le jeu s’efforce de toute manière d’offrir gratuitement à la moindre occasion.

Rien n’a de sens dans l’univers de Far Cry et même le méchant pourtant sacrément cool (le seul personnage cool du jeu) n’a pas une demie once de crédibilité avec son doublage réalisé par un random brodude trentenaire.

Et pourtant, quand on se ballade dans la forêt, avec son petit arc et son petit couteau, qu’on traque un groupe de terroristes avec l’armée du peuple (ou l’armée officielle avec une bande de terroristes c’est une question de point de vue) et qu’un honey badger vient foutre sa merde partout, que ça se finit en bain de sang entouré par un décors en feu et que la seule échappatoire reste la fuite en quad, on atteint un niveau de fun assez incroyable.

Le fait est que le jeu n’est jamais sympa que malgré lui. Quand on arrive à s’extirper de l’intrigue, quand on dégage les aides automatiques, quand on ne se sert pas des QTE qui pètent le rythme, quand on ne se tape pas des heures de cinématiques bavardes en gros plan sur des PNJ génériques multi-clonés.

En fait Far Cry c’est l’opposé de Battlefield et ce serait pas mal que leurs équipes respectives puissent mettre un peu en commun leur expérience. Juste pour rire.

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