Metro, il a peut être pas une gueule de porte bonheur mais il fait beaucoup d’efforts pour offrir une atmosphère digne de ce nom.
Avec ses tunnels lugubres, ses recoins sombres, ses marchés de fortunes où l’on s’échange des armes sous le manteau, le jeu a sans doute beaucoup plus à offrir dans son univers que dans son gameplay de FPS-couloir.
Que l’inspiration vienne des bouquins dont la licence à sans doute englouti un quart du budget du jeu ou bien de l’Ukraine natale des développeurs décrite comme un purgatoire du développement par Jason Rubin, il y a en tout cas beaucoup de bonnes choses originales à se mettre sous la dent entre deux shooters modernes grisâtres.
Le problème que j’ai avec le jeu ne vient pas des développeurs, mais plutôt du directeur artistique en charge des différentes localisations qui s’est cru obligé d’être plus malin que les autres et qui a du débarquer un matin en session brainstorming avec quelque chose comme :
-Bon qu’est-ce qu’on fait pour la loca de Metro ?
-Bah, comme d’hab, on traduit non ?
-Oui mais je veux dire, comment on va traduire ?
-Bah en Anglais...
-Oui mais le jeu est doublé en Russe et Ukrainien dans sa version originale.
-Bah oui le studio est Ukrainien, et alors ?
-ALORS JE SAIS !
-Tu sais quoi ?
-On va faire parler tous les personnages avec un très fort accent russe comme à la grande période des films d’espionnages de la guerre froide, roulade de R et infinitifs inclus !
-T’es con ou quoi ?
Oui, il est très con notre directeur artistique de chez THQ, mais pour une raison quelconque ses idées stupides sont arrivées jusque dans le jeu final.
Après tout c’est pas pour rien que THQ s’est cassé la gueule.
On a donc cet univers intéressant qui est ruiné par un doublage bien dégueulasse qui rappelle les meilleurs moments d’Hollywood.
Alors j’ai ravalé ma fierté et j’ai fait comme sur le TNT : j’ai tout remis en français.
Sauf que la VF, si elle ne tente pas de faire roucouler les R comme la marionnette de Poutine aux guignols, bah elle est heu, comment dire… légèrement sur-jouée et un peu hors de propos.
Du coup j’ai arrêté de jouer, j’ai posé mon pad et je me suis tâté. Enfin, j’ai tâté du menu option surtout et j’ai vu que le jeu proposait les versions originales Ukrainienne et Russes. Évidemment c’était un bingo.
Sauf qu’au bout de 10 mètres j’ai bien compris que les sous-titres sous-titraient un peu ce qu’ils voulaient, c’est à dire les conversations principales des persos principaux, et pas grand chose d’autre. J’ai bien songé à repasser en Français, puis je me suis dit que si THQ s’est donné aussi peu de mal pour polisher son jeu, y a pas de raison que je m’en fasse à leur place, alors j’ai continué en Russe, dans les couloirs moribonds, entre les PNJs aux regards vides, entre les gens qui m’invectivent dans une langue que je ne comprends pas.
Et là il s’est passé un truc incroyable. Non je n’ai pas subitement compris le Russe, je ne suis pas un guerrier, mais la distanciation à l’univers, la barrière de la langue a soudain rendu le jeu encore plus mystérieux, encore plus hostile, encore plus lointain.
Si j’étais méchant je dirais que jouer à Metro en Russe c’est un peu comme partir en vacances dans un pays exotique comme l’Allemagne : on comprend pas grand chose, on n’a pas vraiment moyen d'interagir avec les gens, ça fait un peu peur, mais c’est aussi assez magique pour être rigolo et pour mieux apprécier le décor.
Et puis surtout, on évite les grosses conneries des scénaristes qui se croient malins.
Avec ses tunnels lugubres, ses recoins sombres, ses marchés de fortunes où l’on s’échange des armes sous le manteau, le jeu a sans doute beaucoup plus à offrir dans son univers que dans son gameplay de FPS-couloir.
Que l’inspiration vienne des bouquins dont la licence à sans doute englouti un quart du budget du jeu ou bien de l’Ukraine natale des développeurs décrite comme un purgatoire du développement par Jason Rubin, il y a en tout cas beaucoup de bonnes choses originales à se mettre sous la dent entre deux shooters modernes grisâtres.
Le problème que j’ai avec le jeu ne vient pas des développeurs, mais plutôt du directeur artistique en charge des différentes localisations qui s’est cru obligé d’être plus malin que les autres et qui a du débarquer un matin en session brainstorming avec quelque chose comme :
-Bon qu’est-ce qu’on fait pour la loca de Metro ?
-Bah, comme d’hab, on traduit non ?
-Oui mais je veux dire, comment on va traduire ?
-Bah en Anglais...
-Oui mais le jeu est doublé en Russe et Ukrainien dans sa version originale.
-Bah oui le studio est Ukrainien, et alors ?
-ALORS JE SAIS !
-Tu sais quoi ?
-On va faire parler tous les personnages avec un très fort accent russe comme à la grande période des films d’espionnages de la guerre froide, roulade de R et infinitifs inclus !
-T’es con ou quoi ?
Oui, il est très con notre directeur artistique de chez THQ, mais pour une raison quelconque ses idées stupides sont arrivées jusque dans le jeu final.
Après tout c’est pas pour rien que THQ s’est cassé la gueule.
On a donc cet univers intéressant qui est ruiné par un doublage bien dégueulasse qui rappelle les meilleurs moments d’Hollywood.
Alors j’ai ravalé ma fierté et j’ai fait comme sur le TNT : j’ai tout remis en français.
Sauf que la VF, si elle ne tente pas de faire roucouler les R comme la marionnette de Poutine aux guignols, bah elle est heu, comment dire… légèrement sur-jouée et un peu hors de propos.
Du coup j’ai arrêté de jouer, j’ai posé mon pad et je me suis tâté. Enfin, j’ai tâté du menu option surtout et j’ai vu que le jeu proposait les versions originales Ukrainienne et Russes. Évidemment c’était un bingo.
Sauf qu’au bout de 10 mètres j’ai bien compris que les sous-titres sous-titraient un peu ce qu’ils voulaient, c’est à dire les conversations principales des persos principaux, et pas grand chose d’autre. J’ai bien songé à repasser en Français, puis je me suis dit que si THQ s’est donné aussi peu de mal pour polisher son jeu, y a pas de raison que je m’en fasse à leur place, alors j’ai continué en Russe, dans les couloirs moribonds, entre les PNJs aux regards vides, entre les gens qui m’invectivent dans une langue que je ne comprends pas.
Et là il s’est passé un truc incroyable. Non je n’ai pas subitement compris le Russe, je ne suis pas un guerrier, mais la distanciation à l’univers, la barrière de la langue a soudain rendu le jeu encore plus mystérieux, encore plus hostile, encore plus lointain.
Si j’étais méchant je dirais que jouer à Metro en Russe c’est un peu comme partir en vacances dans un pays exotique comme l’Allemagne : on comprend pas grand chose, on n’a pas vraiment moyen d'interagir avec les gens, ça fait un peu peur, mais c’est aussi assez magique pour être rigolo et pour mieux apprécier le décor.
Et puis surtout, on évite les grosses conneries des scénaristes qui se croient malins.
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