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Meilleur jeu du monde !

Meilleur jeu du monde !
Pierre
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Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé.
Nul doute que si Nerval n’avait pas été bourré à l’absinthe comme une grosse otarie, et vécu au XIXème, il aurait dédié son spleen à Clash of Heroes. Might & Magic Clash of Heroes même, le chef d’œuvre maudit de Capy qui est passé à côté du succès trois fois de suites.

J’ai découvert le jeu totalement par hasard grâce à la passion fiévreuse, et de fait un peu suspecte, d’un employé d’Ubi qui découvrait le portage XBLA/PSN de ce qu’il considérait comme “LE MEILLEUR JEU DE LA DS !!!” avec trois points d’exclamation au milieu des haussements d’épaules désabusés.
J’ai pas mordu à son baratin, les screens avaient l’air bizarre, le jeu avait l’air pénible et pas très fun.

Mais le type en question, à force de gémissements a fini par convaincre trois de ses amis de jouer au jeu à la pause déjeuner réussissant même à faire oublier un peu le damné baby. D’abord une semaine, puis deux, puis encore, et encore, comme une sale obsession qui tourne mal.

Jusqu'à ce qu’il leur manque un joueur pour finir leur quatuor infernal et que bibi soit de corvée de support. Et là, le drame.
Le jeu a l’air si chiant devient diaboliquement simple pad en main, les conseils cryptiques deviennent limpides et l’obsession de midi devient dangereusement à portée de main : empiler des bonshommes, plus de bonshommes, si possible des gros bonshommes.

Quelque part à l’improbable confluence d’un tactical RPG, d’un puzzle game et d’un casse brique, le jeu qui assure des parties d’une tension dingue en multi, scotch comme une MMORPG en solo.

Et comme un sale virus en hiver, j’ai bien du ramener le jeu chez Gomo qui, d’abord goguenard, ne se sépare désormais plus de son bouffe-temps préféré.

Le vrai malheur de ce titre culte, c’est qu’il a complètement raté ses rendez-vous successifs avec la gloire. Sur DS d’abord, sorti au moment de la cartouche R4, et donc au moment où tout le monde a arrêté de payer ses jeux, en démat sur XBLA/PSN ensuite, où l’immédiateté du gameplay ne transparait pas sur un marché qui a laissé tombé les concepts inédits pour, déjà à l’époque, faire les beaux jours des portages plus ou moins HD (à titre indicatif Beyond Good & Evil HD, est sorti un mois plus tôt), et sur iOS enfin, où la petite taille des écrans et le contrôle tactile se prête peu au gameplay précis.

La bonne nouvelle c’est que ça n’a pas empêché les méticuleux (comprendre: trèèèès lents) artisans de Capy de claquer un excellent Sword & Sworcery, un confus mais bien barré Super Time Force et de plancher encore et toujours sur Below, annoncé en même temps que la Xbox One, il y a deux ans.

La mauvaise, c’est que ça a visiblement vacciné Ubi qui a vite lâché l’affaire après un vague DLC de boss (c’est d’ailleurs Capy eux-même qui se sont occupé de l’édition de la version iOS).
Et aujourd'hui, malgré les râles, malgré les pleurs, pas de Clash II en vue, Might & Magic prenant de plus en plus un long regard à son passé.

Tant pis, Microsoft a annoncé la rétrocompatibilité des jeux 360 sur Xbox One, on ne devrait rapidement ne plus être qu’à un bouton d’une petite partie, entre deux temps de chargements fasitdieux.
Je suis le rayonnant, l’heureux, le joueur de Clash.

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