La vie est une question de priorités disait le philosophe. Et si quelqu'un en doute encore malgré la consommation intensive de crèmes glacées, je ne peux que recommander un petit séjour à la Gamescom, PGW ou tout autre salon du même type.
Après avoir passé quelques heures à faire la queue au milieu d’une foule qui sent la ferveur gaming et la sueur, il faut montrer que l’on est aussi habile physiquement que virtuellement dans un petit sprint entouré de 20 000 personnes et tout se décider quant au premier jeu que l’on souhaite essayer.
Très stratégique le choix du premier jeu du salon, c’est probablement le seul que l’on pourra essayer en faisant moins de 45 minutes de queue, alors autant tabler sur du AAA, du connu, du blockbuster bas du front qui affole le teenager 2.0 comme le déhanché de Val Kilmer dans les 80s.
J’ai décidé de tenter ma chance sur Mirror’s Edge 2. J’avais beau être dans le même bain que les employés d’EA, même badge idiot, même t-shirt d’homme sandwich, les règles étaient fermes : personne ne passe avant l’ouverture officielle. Et l’ouverture officielle ce n’est pas une sonnerie qui l’annonce mais bien le bruit de la charge de la horde sauvage qui s’élance depuis les escalators.
Oubliez l’arrivée des T-Rex dans Jurassic Park, laissez tombez les conduites d’eau de Die Hard; la vraie angoisse c’est de voir 10 000 petits allemands plus ou moins costumés vous foncer dessus en hurlant. Pétrifié sur place malgré mon mètre quatre-vingt-dix comme un Polonais en 39 devant cette marée humaine, j’ai d’abord eu un bref moment de soulagement en voyant que le gros de la meute se ruait non pas sur le stand où j’attendais mais plutôt sur BattleFront et ses combats de TIE fighters. Répit de courte durée puisqu'une fois toutes les bornes de démo prises d’assaut et la file d’attente déjà bien remplie, une partie du groupe effectue un repli stratégique sur ma position.
Tant pis on joue des coudes, désolé pour les blessés, on l’a vu, un salon c’est une guerre. Une guerre dont l’objet est un Mirror’s Edge Catalyst aussi flambeur visuellement qu’incroyablement sage dans son déroulé. Huit ans depuis le premier épisode et la vague impression que personne ne s’est vraiment demandé ce qu’on pourrait apporter de plus à l’idée de départ. Oui on court toujours, on glisse un peu et on tombe beaucoup. Oui c’est méchamment joli, genre Battlefield joli, mais c’est encore plus froid que le regard envieux des gens dans la file d’attente. Ni le prologue ultra scripté, ni les mini quêtes vaguement ouvertes ne donne une quelconque excitation au point que je tourne en rond dans les 8 minutes qui me restent de démo après avoir tout complété. Étrange.
Et puisqu’on en est aux gros éditeurs, j’ai tenté une approche chez Jules-de-chez-Acti en face où les yeux ne brillaient que pour CoD et Destiny. J’imagine que j’aurais du m’en douter, mais le vide de la queue de Guitar Hero Live ne me rassure pas des masses quant à la résurrection annoncée du genre. Pas grave après avoir jeté mon regard le plus dubitatif au promoteur qui me tend un faux passe VIP et me baragouine que je vais être une rockstar, j’ai pu enfin poser mes gros doigts sur une des guitares qui n’est pas squattée par un des animateurs qui s’animaient entre eux.
Deux chansons que j’ai droit, on m’annonce. Pas une de plus hein, faudrait pas avoir trop envie de jouer au jeu. Bon, de toute manière avec une playlist de 5 chansons on risquait pas de squatter la borne trop longtemps.
Et la surprise est plutôt très agréable. On a un peu râlé sur la vidéo hipster, c’est définitivement un gimmick sur lequel je ne comprends absolument pas la communication : dès que les premières notes apparaissent, on oublie complètement le fond pour se concentrer complètement sur la partoche. On a beaucoup râlé sur la nouvelle guitare, elle est très bien, avec une nouvelle variation du gameplay.
Il faut réapprendre à jouer, en commençant par désapprendre dix ans de réflexes à la con et en replaçant ses doigts correctement. La bonne nouvelle c’est qu’en ayant les doigts sur les frettes à tout moment on ne peut pas en vouloir à un emplacement de boutons trop éloignés ou à un mouvement de main trop lent. La mauvaise c’est que très vite, en voyant arriver les mélanges de frettes noires et blanches, mon cerveau m’a envoyé me faire foutre en me laissant me démerder avec ces satanées saucisses de cocktail Jean Caby au bout des mains.
Un peu comme la première fois que j’ai vu débarquer des triplettes de notes en expert dans le premier Guitar Hero. Et exactement comme pour ces triplettes, mon cerveau a doucement remis le contact et mes doigts se sont positionnés un poil plus tôt à chaque nouvel enchaînement. Tant pis si la soupe proposée dans la playlist n’est pas ma tasse de thé et si mes pantalonnades 70s me manquent déjà un peu, la variété des notes (en normal) promet déjà de bien belles batailles seul dans mon salon.
C’est la tête un peu embrouillée par les chutes et la musique que je passe devant les stands des autres éditeurs. Et c’est là qu’au détour d’une allée je tombe nez à nez avec une moissonneuse-batteuse bien réelle. On est en Allemagne et j’ai oublié de jouer à Farm Simulator 2016. La file d’attente annonce désormais 2h de queue et je dois retourner bosser.
Je me maudit intérieurement et jure de prendre ma revanche l’année prochaine.
La vie est une question de priorités.
Après avoir passé quelques heures à faire la queue au milieu d’une foule qui sent la ferveur gaming et la sueur, il faut montrer que l’on est aussi habile physiquement que virtuellement dans un petit sprint entouré de 20 000 personnes et tout se décider quant au premier jeu que l’on souhaite essayer.
Très stratégique le choix du premier jeu du salon, c’est probablement le seul que l’on pourra essayer en faisant moins de 45 minutes de queue, alors autant tabler sur du AAA, du connu, du blockbuster bas du front qui affole le teenager 2.0 comme le déhanché de Val Kilmer dans les 80s.
J’ai décidé de tenter ma chance sur Mirror’s Edge 2. J’avais beau être dans le même bain que les employés d’EA, même badge idiot, même t-shirt d’homme sandwich, les règles étaient fermes : personne ne passe avant l’ouverture officielle. Et l’ouverture officielle ce n’est pas une sonnerie qui l’annonce mais bien le bruit de la charge de la horde sauvage qui s’élance depuis les escalators.
Oubliez l’arrivée des T-Rex dans Jurassic Park, laissez tombez les conduites d’eau de Die Hard; la vraie angoisse c’est de voir 10 000 petits allemands plus ou moins costumés vous foncer dessus en hurlant. Pétrifié sur place malgré mon mètre quatre-vingt-dix comme un Polonais en 39 devant cette marée humaine, j’ai d’abord eu un bref moment de soulagement en voyant que le gros de la meute se ruait non pas sur le stand où j’attendais mais plutôt sur BattleFront et ses combats de TIE fighters. Répit de courte durée puisqu'une fois toutes les bornes de démo prises d’assaut et la file d’attente déjà bien remplie, une partie du groupe effectue un repli stratégique sur ma position.
Tant pis on joue des coudes, désolé pour les blessés, on l’a vu, un salon c’est une guerre. Une guerre dont l’objet est un Mirror’s Edge Catalyst aussi flambeur visuellement qu’incroyablement sage dans son déroulé. Huit ans depuis le premier épisode et la vague impression que personne ne s’est vraiment demandé ce qu’on pourrait apporter de plus à l’idée de départ. Oui on court toujours, on glisse un peu et on tombe beaucoup. Oui c’est méchamment joli, genre Battlefield joli, mais c’est encore plus froid que le regard envieux des gens dans la file d’attente. Ni le prologue ultra scripté, ni les mini quêtes vaguement ouvertes ne donne une quelconque excitation au point que je tourne en rond dans les 8 minutes qui me restent de démo après avoir tout complété. Étrange.
Et puisqu’on en est aux gros éditeurs, j’ai tenté une approche chez Jules-de-chez-Acti en face où les yeux ne brillaient que pour CoD et Destiny. J’imagine que j’aurais du m’en douter, mais le vide de la queue de Guitar Hero Live ne me rassure pas des masses quant à la résurrection annoncée du genre. Pas grave après avoir jeté mon regard le plus dubitatif au promoteur qui me tend un faux passe VIP et me baragouine que je vais être une rockstar, j’ai pu enfin poser mes gros doigts sur une des guitares qui n’est pas squattée par un des animateurs qui s’animaient entre eux.
Deux chansons que j’ai droit, on m’annonce. Pas une de plus hein, faudrait pas avoir trop envie de jouer au jeu. Bon, de toute manière avec une playlist de 5 chansons on risquait pas de squatter la borne trop longtemps.
Et la surprise est plutôt très agréable. On a un peu râlé sur la vidéo hipster, c’est définitivement un gimmick sur lequel je ne comprends absolument pas la communication : dès que les premières notes apparaissent, on oublie complètement le fond pour se concentrer complètement sur la partoche. On a beaucoup râlé sur la nouvelle guitare, elle est très bien, avec une nouvelle variation du gameplay.
Il faut réapprendre à jouer, en commençant par désapprendre dix ans de réflexes à la con et en replaçant ses doigts correctement. La bonne nouvelle c’est qu’en ayant les doigts sur les frettes à tout moment on ne peut pas en vouloir à un emplacement de boutons trop éloignés ou à un mouvement de main trop lent. La mauvaise c’est que très vite, en voyant arriver les mélanges de frettes noires et blanches, mon cerveau m’a envoyé me faire foutre en me laissant me démerder avec ces satanées saucisses de cocktail Jean Caby au bout des mains.
Un peu comme la première fois que j’ai vu débarquer des triplettes de notes en expert dans le premier Guitar Hero. Et exactement comme pour ces triplettes, mon cerveau a doucement remis le contact et mes doigts se sont positionnés un poil plus tôt à chaque nouvel enchaînement. Tant pis si la soupe proposée dans la playlist n’est pas ma tasse de thé et si mes pantalonnades 70s me manquent déjà un peu, la variété des notes (en normal) promet déjà de bien belles batailles seul dans mon salon.
C’est la tête un peu embrouillée par les chutes et la musique que je passe devant les stands des autres éditeurs. Et c’est là qu’au détour d’une allée je tombe nez à nez avec une moissonneuse-batteuse bien réelle. On est en Allemagne et j’ai oublié de jouer à Farm Simulator 2016. La file d’attente annonce désormais 2h de queue et je dois retourner bosser.
Je me maudit intérieurement et jure de prendre ma revanche l’année prochaine.
La vie est une question de priorités.
Commentaires
En tout cas, Mirror's Edge et Guitar Hero risquent fortement de se retrouver dans ma ludothèque (ainsi que Battlefront).
Je te fais un bisou, là, ça va mieux ? ^^