Pendant l’un de mes premiers jobs je suis tombé sur un boss complètement dingue capable de sermonner sur l’importance d’être rigoureux avec ses partenaires et d’oublier ses propres rendez-vous dans la même matinée. Un type qui n’hésitait pas à interrompre le boulot de tout son département en convoquant un meeting inopiné pour montrer sa dernière trouvaille en termes de vidéos youtube. Le type qui écoutait avec attention le grincement d’une machine de l’atelier avec le regard de l’expert « Hmm, c’est pas très professionnel ce bruit », avant de hausser les épaules en déclamant mon nouveau leitmotiv : « On peut pas toujours être professionnel ».
Bref, ce monsieur avait une sale manie : quand il appelait quelqu’un, au lieu de dire « Bonjour », ou « Salut ! », il commençait systématiquement par un horripilant « Oui, c’est moi-même ».
Non content d’être un phénomène de foire qui laissait tout le monde dubitatif de la femme de ménage au PDG, il se sentait suffisamment important pour attaquer la conversation par cette évidence.
Bien sûr que c’est toi-même, tu es le seul à t’exprimer ainsi, qu’on le veuille ou non.
Depuis un mois je passe le plus clair de mes nuits à fultonner du soldat sur Metal Gear Solid et à gérer ma base, sa sécurité, ses soldats, ses gros chiens et ses pièges. Bêtement je suis tombé dans la méta game idiote des bases à distance. Stupidement, j’ai pensé pouvoir tenter de déposséder d’autres joueurs de leurs hommes et ressources sans devenir accro.
Monumentale erreur. Je progresse dans l’intrigue principale encore moins vite que Gomo dans sa pizza du samedi soir et pourtant je n’arrête jamais. J’ai lu çà et là que le jeu serait vide, répétitif et ennuyeux. Je vois pour la première fois une justification incroyable à l’idée même de monde ouvert en bac à sable.
Pourquoi le clivage ? Pour Hideo Kojima bien sûr. Konami a peut-être essayé de gommer son nom de la pochette ou du site internet, il n’y pas un recoin du jeu, pas un bout de morceau de texture qui ne gueule pas son nom.
Des posters cochons à piquer dans les bases ennemies jusqu’à sa propre modélisation (et présentation en détail de sa paire de lunettes) comme personnage non joueur aux statistiques en béton armé, c’est au monde entier que Kojima braille « oui, c’est moi-même ! ».
Il a peut-être laissé tomber les cinématiques interminables mais c’est clairement pour se réapproprier tout le reste du jeu. Que ce soit dans ses putains de cartons qui ont dû nécessiter plus de concept, développement, animations et tests qu’un jeu Beenox ou dans la R&D qui propose de casser son cochon virtuel pour se payer un pistolet à eau, ou même encore dans les commentaires sur les races de chauve-souris que l’on a choppé avec les cages en Afghanistan : il n’y a pas un détail qui a échappé à la Kojima’s touch.
C’est pour ça que le jeu marche si bien.
Et c’est pour ça que le multijoueur marche si mal.
Quand on délaisse le rythme étonnamment posé du mode solo pour jeter douze gosses pré-pubères dans une arène pour faire du deathmatch invisible, on zappe tout ce qui fait que Metal Gear ne sera jamais vraiment un COD pour retomber pile poil sur ce que l’intrigue évite le plus possible : des grosses bourinades sans saveur.
Bien sûr qu’on peut utiliser un pistolet à fléchettes pour endormir ses cibles que l’on fultonera ensuite. Parait même qu’il y a un bonus pour ça. Mais soyons raisonnable : qui va sortir un pistolet à fléchettes au milieu de lance grenades ?
Qui va prendre le risque de contourner l’ennemi pour peut-être avoir une chance d’attraper un joueur dans le dos quand il y a du respawn immédiat et illimité ?
Le drame de Metal Gear Online n’est donc pas d’être un TPS multijoueurs médiocre, on en a vu passer des modes multi pourris avec les années. Non la tristesse de ce mode c’est qu’il laisse préfigurer de ce que pourrait être un Metal Gear sans un Japonais perché à sa tête.
C’est un peu comme un journée de boulot sans un type qui vous interrompt pour montrer une vidéo Youtube à la con : nettement plus normal et productif, mais tellement moins fun.
Bref, ce monsieur avait une sale manie : quand il appelait quelqu’un, au lieu de dire « Bonjour », ou « Salut ! », il commençait systématiquement par un horripilant « Oui, c’est moi-même ».
Non content d’être un phénomène de foire qui laissait tout le monde dubitatif de la femme de ménage au PDG, il se sentait suffisamment important pour attaquer la conversation par cette évidence.
Bien sûr que c’est toi-même, tu es le seul à t’exprimer ainsi, qu’on le veuille ou non.
Depuis un mois je passe le plus clair de mes nuits à fultonner du soldat sur Metal Gear Solid et à gérer ma base, sa sécurité, ses soldats, ses gros chiens et ses pièges. Bêtement je suis tombé dans la méta game idiote des bases à distance. Stupidement, j’ai pensé pouvoir tenter de déposséder d’autres joueurs de leurs hommes et ressources sans devenir accro.
Monumentale erreur. Je progresse dans l’intrigue principale encore moins vite que Gomo dans sa pizza du samedi soir et pourtant je n’arrête jamais. J’ai lu çà et là que le jeu serait vide, répétitif et ennuyeux. Je vois pour la première fois une justification incroyable à l’idée même de monde ouvert en bac à sable.
Pourquoi le clivage ? Pour Hideo Kojima bien sûr. Konami a peut-être essayé de gommer son nom de la pochette ou du site internet, il n’y pas un recoin du jeu, pas un bout de morceau de texture qui ne gueule pas son nom.
Des posters cochons à piquer dans les bases ennemies jusqu’à sa propre modélisation (et présentation en détail de sa paire de lunettes) comme personnage non joueur aux statistiques en béton armé, c’est au monde entier que Kojima braille « oui, c’est moi-même ! ».
Il a peut-être laissé tomber les cinématiques interminables mais c’est clairement pour se réapproprier tout le reste du jeu. Que ce soit dans ses putains de cartons qui ont dû nécessiter plus de concept, développement, animations et tests qu’un jeu Beenox ou dans la R&D qui propose de casser son cochon virtuel pour se payer un pistolet à eau, ou même encore dans les commentaires sur les races de chauve-souris que l’on a choppé avec les cages en Afghanistan : il n’y a pas un détail qui a échappé à la Kojima’s touch.
C’est pour ça que le jeu marche si bien.
Et c’est pour ça que le multijoueur marche si mal.
Quand on délaisse le rythme étonnamment posé du mode solo pour jeter douze gosses pré-pubères dans une arène pour faire du deathmatch invisible, on zappe tout ce qui fait que Metal Gear ne sera jamais vraiment un COD pour retomber pile poil sur ce que l’intrigue évite le plus possible : des grosses bourinades sans saveur.
Bien sûr qu’on peut utiliser un pistolet à fléchettes pour endormir ses cibles que l’on fultonera ensuite. Parait même qu’il y a un bonus pour ça. Mais soyons raisonnable : qui va sortir un pistolet à fléchettes au milieu de lance grenades ?
Qui va prendre le risque de contourner l’ennemi pour peut-être avoir une chance d’attraper un joueur dans le dos quand il y a du respawn immédiat et illimité ?
Le drame de Metal Gear Online n’est donc pas d’être un TPS multijoueurs médiocre, on en a vu passer des modes multi pourris avec les années. Non la tristesse de ce mode c’est qu’il laisse préfigurer de ce que pourrait être un Metal Gear sans un Japonais perché à sa tête.
C’est un peu comme un journée de boulot sans un type qui vous interrompt pour montrer une vidéo Youtube à la con : nettement plus normal et productif, mais tellement moins fun.
Aucun commentaire