Je vous ai parlé de mon premier boss qui m’avait marqué avec son fantastique leitmotiv : « On peut pas toujours être professionnel. ». Et bien il semblerait que les rédacteurs de VG247 prennent cette philosophie de vie un peu trop à cœur.
Le 30 septembre dernier, le site a publié une preview un peu assassine de Uncharted 4, basée sur une démo jouable du jeu au Tokyo Game Show et qui accuse le jeu d’être trop proche de la formule à succès de la franchise pour véritablement convaincre. Les gros mots sont lâchés : on s’emmerde un peu dans ce Uncharted, on s’y sent comme dans un énième TPS. Aussi les graphismes que le monde entier semble juger excellents ne sont finalement pas si impressionnants que ça manette en main.
Au final le rédacteur se dit un peu fatigué du genre et se demande s’il aura même l’envie de rejouer à la Nathan Drake Collection qui vient de sortir.
Ce qu’il ne sait pas au moment où il tape ses impressions et les poste en ligne, c’est qu’il a DEJA joué à la Nathan Drake Collection. Parce que ce que le rédacteur a manqué pendant sa session au Japon, c’est que Uncharted 4 n’était pas jouable, contrairement à Uncharted 2 version remake 1080p/60fps PS4 de la collection.
Oui, c’est exact, un rédacteur jeux vidéo professionnel a réussi à jouer à un des blockbusters de 2009 et à le confondre avec un des blockbusters de 2016 à une génération d’écart. Et non, personne dans l’équipe éditoriale ne s’est rendu compte de rien jusqu’à ce que le RP de chez Sony leur notifie leur boulette.
Alors, OK, c’est sans doute extrêmement symptomatique de l’état un peu lamentable de la presse spécialisée. Et j’imagine qu’à une échelle plus large tout le changement de la ligne éditoriale de VG247 ces dernières années passant de « Hey on va claquer les infos brutes de décoffrage dès qu’elles sont dispo ! » à « Hey on va faire 5 articles sur Destiny et Witcher 3 par jour ! » représente bien le nouveau paradigme de ces sites dépendants d’une pub qui paye de moins en moins pour survivre.
Mais je peux pas m’empêcher de penser que cette petite anecdote montre aussi une fêlure bien plus importante de l’industrie entière qui plus que jamais peine à se recycler.
Je me souviens de mes premiers entretiens d’embauches où je disais à des responsables RH passablement ennuyés à quel point le monde du jeu vidéo me fascine par sa capacité à changer totalement en quelques années.
Le problème est finalement pas tant de savoir si un Anglais n’a pas compris à quoi il jouait dans un salon japonais. Le problème est qu’on fait tellement du surplace qu’il est possible que quelqu’un puisse jouer à un jeu sorti il y a six ans et se dire « mouaip, c’est le blockbuster de l’année prochaine ».
Uncharted est sans doute un jeu suffisamment en avance sur son époque pour ne pas être trop marqué et l’équipe en charge du portage PS4 a de toute évidence réalisé du beau boulot pour retaper un peu le moteur.
Mais merde, c’est quand même incroyablement triste pour l’évolution du média.
Je me risque en ce moment aux jeux de Rare sur la Rare Replay collection avec des jeux comme Perfect Dark, Banjo Kazooie et autres Conker que la communauté tient plutôt en haute estime et pas un ne peut vraiment prétendre survivre à l’épreuve du temps. Toutes considérations techniques mises à part, les jeux ont méchamment vieilli dans une sorte de bon sens. Pas qu’ils soient injouables, pour bons à jeter, on se remet vite dans le bain, mais tout sent la naphtaline : les cinématiques ringardes, le non-doublage creepy, le rythme, le déroulé, l’onboarding initial, la répétitivité des quêtes et la mise en scène générale. J’y joue avec plaisir mais en me disant à chaque seconde que tout cela serait complètement différent si ces jeux devaient être pensés aujourd’hui, et pour le mieux dans la plupart des cas.
Parce que même si on s’indigne à longueur de journée que c’était forcément mieux avant, la réalité est qu’on est quand même vachement content que tous les gros jeux ne soient pas faits de A à Z par le même mec mais par une team de professionnels capables de porter une attention incroyable aux plus petits détails sans survoler telle ou telle partie du jeu parce que hé ho, c’est vraiment pas pour ça que le dev a signé.
Et le simple fait de pouvoir encore plonger dans des énormes délires aussi vivants que MGS V montre tout le bien que peuvent faire les millions des jeux AAA, et pas seulement sur la forme.
Puis ça me rassure aussi sur le fait que l’apogée du jeu vidéo n’est pas un TPS qui partage son temps entre phases de grimpettes, covershooting contre des vagues d’ennemis et quelques petites blaguounettes des familles.
Le 30 septembre dernier, le site a publié une preview un peu assassine de Uncharted 4, basée sur une démo jouable du jeu au Tokyo Game Show et qui accuse le jeu d’être trop proche de la formule à succès de la franchise pour véritablement convaincre. Les gros mots sont lâchés : on s’emmerde un peu dans ce Uncharted, on s’y sent comme dans un énième TPS. Aussi les graphismes que le monde entier semble juger excellents ne sont finalement pas si impressionnants que ça manette en main.
Au final le rédacteur se dit un peu fatigué du genre et se demande s’il aura même l’envie de rejouer à la Nathan Drake Collection qui vient de sortir.
Ce qu’il ne sait pas au moment où il tape ses impressions et les poste en ligne, c’est qu’il a DEJA joué à la Nathan Drake Collection. Parce que ce que le rédacteur a manqué pendant sa session au Japon, c’est que Uncharted 4 n’était pas jouable, contrairement à Uncharted 2 version remake 1080p/60fps PS4 de la collection.
Oui, c’est exact, un rédacteur jeux vidéo professionnel a réussi à jouer à un des blockbusters de 2009 et à le confondre avec un des blockbusters de 2016 à une génération d’écart. Et non, personne dans l’équipe éditoriale ne s’est rendu compte de rien jusqu’à ce que le RP de chez Sony leur notifie leur boulette.
Alors, OK, c’est sans doute extrêmement symptomatique de l’état un peu lamentable de la presse spécialisée. Et j’imagine qu’à une échelle plus large tout le changement de la ligne éditoriale de VG247 ces dernières années passant de « Hey on va claquer les infos brutes de décoffrage dès qu’elles sont dispo ! » à « Hey on va faire 5 articles sur Destiny et Witcher 3 par jour ! » représente bien le nouveau paradigme de ces sites dépendants d’une pub qui paye de moins en moins pour survivre.
Mais je peux pas m’empêcher de penser que cette petite anecdote montre aussi une fêlure bien plus importante de l’industrie entière qui plus que jamais peine à se recycler.
Je me souviens de mes premiers entretiens d’embauches où je disais à des responsables RH passablement ennuyés à quel point le monde du jeu vidéo me fascine par sa capacité à changer totalement en quelques années.
Le problème est finalement pas tant de savoir si un Anglais n’a pas compris à quoi il jouait dans un salon japonais. Le problème est qu’on fait tellement du surplace qu’il est possible que quelqu’un puisse jouer à un jeu sorti il y a six ans et se dire « mouaip, c’est le blockbuster de l’année prochaine ».
Uncharted est sans doute un jeu suffisamment en avance sur son époque pour ne pas être trop marqué et l’équipe en charge du portage PS4 a de toute évidence réalisé du beau boulot pour retaper un peu le moteur.
Mais merde, c’est quand même incroyablement triste pour l’évolution du média.
Je me risque en ce moment aux jeux de Rare sur la Rare Replay collection avec des jeux comme Perfect Dark, Banjo Kazooie et autres Conker que la communauté tient plutôt en haute estime et pas un ne peut vraiment prétendre survivre à l’épreuve du temps. Toutes considérations techniques mises à part, les jeux ont méchamment vieilli dans une sorte de bon sens. Pas qu’ils soient injouables, pour bons à jeter, on se remet vite dans le bain, mais tout sent la naphtaline : les cinématiques ringardes, le non-doublage creepy, le rythme, le déroulé, l’onboarding initial, la répétitivité des quêtes et la mise en scène générale. J’y joue avec plaisir mais en me disant à chaque seconde que tout cela serait complètement différent si ces jeux devaient être pensés aujourd’hui, et pour le mieux dans la plupart des cas.
Parce que même si on s’indigne à longueur de journée que c’était forcément mieux avant, la réalité est qu’on est quand même vachement content que tous les gros jeux ne soient pas faits de A à Z par le même mec mais par une team de professionnels capables de porter une attention incroyable aux plus petits détails sans survoler telle ou telle partie du jeu parce que hé ho, c’est vraiment pas pour ça que le dev a signé.
Et le simple fait de pouvoir encore plonger dans des énormes délires aussi vivants que MGS V montre tout le bien que peuvent faire les millions des jeux AAA, et pas seulement sur la forme.
Puis ça me rassure aussi sur le fait que l’apogée du jeu vidéo n’est pas un TPS qui partage son temps entre phases de grimpettes, covershooting contre des vagues d’ennemis et quelques petites blaguounettes des familles.
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