Personne ne veut être Valentin Gavrilov.
Valentin Gavrilov était un sauteur en hauteur soviétique. Il s’est sans doute entrainé plus dur que la majorité des sauteurs en hauteur d’URSS. Pour ce que j’en sais il a peut-être bossé plus fort que n’importe quel athlète européen à la fin des années 60 et quand il participait à une compétition c’était avec la ferme intention de la gagner.
Pourtant ce n’est pas du joli saut de Valentin Gavrilov pendant les Jeux Olympiques de 68 dont les gens se souviennent, mais de l’embarrassante gesticulation aérienne d’un certain Fosbury qui sautait comme il pouvait dans un sport qu’il considérait plus comme un passe-temps qu’autre chose.
Et parce que le flop faisait le job il a immédiatement rendu Gavrilov obsolète.
Et aujourd’hui Kotaku s’étonne un peu d’être Gavrilov
En termes de communication dans le jeu vidéo, le pouvoir a historiquement été entre les mains de la presse. Spécialisée ou généraliste, journalistes scrupuleux ou rédacteurs enthousiastes, ce sont eux qui transportaient le message de l’éditeur au grand public avec une caution guide d’achat. Et pour être sûrs que leurs jeux apparaissent le plus haut possible dans ces guides d’achats, les éditeurs ont fait évoluer le rôle des relations publiques en un rôle d’attaché de presse pur. Les fameux chargés de Relations Presse, RP ou pihare quand on veut se la jouer, sont des personnes clés et animé par une mission très simple : maximiser la couverture positive des produits qu’ils représentent.
Il s’agit d’une vaste opération de séduction des rédacteurs qui passe par une disponibilité totale pour répondre aux questions, mais aussi un arsenal de communiqués, press kit, goodies, invitations, soirées et autres coupettes de champagne
On a ainsi juré pendant un moment que les magazines avaient les pleins pouvoirs, jusqu’à ce que les blogs arrivent et deviennent la nouvelle coqueluche desdits PR : plus immédiats, non limité en espace pour afficher des assets promotionnels et surtout plus jeunes et dotés d’un sens de l’éthique journalistique plus flexible.
C’est ce qui a permis à des blogs comme Kotaku, Rock Paper Shotgun ou Gameblog d’avoir droit à des traitements de faveur et de grossir comme ils l’ont fait en se frayant un chemin à grands coups de titres chocs et de breaking news qui changeaient de la presse à papa (voire grand papa si on parle d’AHL) tout en profitant des goodies et des coupettes.
Aujourd’hui Kotaku a bien du mal à comprendre pourquoi Bethesda et Ubisoft, deux gros éditeurs d’habitude pourtant pas mauvais au petit jeu des Press-gifts, leur ont soudain dit merde et décidé de ne plus leur adresser la parole.
Alors dépité, Kotaku, par l’intermédiaire de son rédac chef Stephen Totilo, dénonce son propre blacklisting. Il est comme ça Stephen, il balance, Bernard de la Villardière-style, sans doute avec les geto boys en ambiance de fond.
Son objectif est sans doute de retrouver un peu de l’aura de Brian Crecente qui avait réussi à se faire de-blacklister de Sony en utilisant justement son blog pour balancer les PR de Sony qui n’avaient pas apprécié ses révélations fumantes sur le PS Home (mouhahaha).
Sauf que Stephen n’a pas compris que le job des PR en 2015 est très différent de ce qu’il était en 2007 et que traiter avec les caprices d’un site qui a perdu 180 places en trois mois est devenu subitement nettement moins urgent sur la todo des PR d’Ubi et Bethesda.
Parce que chez ces deux éditeurs, comme tous les autres le nouveau boulot consiste à chasser le Fosbury, en l’occurrence les youtubers, streamers, twitchers, let’s players et autres gens disposés à mettre leurs têtes devant des images de gameplay avant d’uploader ça devant des millions de spectateurs, sans note, sans esprit critique, sans pinaillage sur la durée de vie et, surtout, avec un sens moral tout à fait élastique.
Qui a dit « déjà vu » ?
Valentin Gavrilov était un sauteur en hauteur soviétique. Il s’est sans doute entrainé plus dur que la majorité des sauteurs en hauteur d’URSS. Pour ce que j’en sais il a peut-être bossé plus fort que n’importe quel athlète européen à la fin des années 60 et quand il participait à une compétition c’était avec la ferme intention de la gagner.
Pourtant ce n’est pas du joli saut de Valentin Gavrilov pendant les Jeux Olympiques de 68 dont les gens se souviennent, mais de l’embarrassante gesticulation aérienne d’un certain Fosbury qui sautait comme il pouvait dans un sport qu’il considérait plus comme un passe-temps qu’autre chose.
Et parce que le flop faisait le job il a immédiatement rendu Gavrilov obsolète.
Et aujourd’hui Kotaku s’étonne un peu d’être Gavrilov
En termes de communication dans le jeu vidéo, le pouvoir a historiquement été entre les mains de la presse. Spécialisée ou généraliste, journalistes scrupuleux ou rédacteurs enthousiastes, ce sont eux qui transportaient le message de l’éditeur au grand public avec une caution guide d’achat. Et pour être sûrs que leurs jeux apparaissent le plus haut possible dans ces guides d’achats, les éditeurs ont fait évoluer le rôle des relations publiques en un rôle d’attaché de presse pur. Les fameux chargés de Relations Presse, RP ou pihare quand on veut se la jouer, sont des personnes clés et animé par une mission très simple : maximiser la couverture positive des produits qu’ils représentent.
Il s’agit d’une vaste opération de séduction des rédacteurs qui passe par une disponibilité totale pour répondre aux questions, mais aussi un arsenal de communiqués, press kit, goodies, invitations, soirées et autres coupettes de champagne
On a ainsi juré pendant un moment que les magazines avaient les pleins pouvoirs, jusqu’à ce que les blogs arrivent et deviennent la nouvelle coqueluche desdits PR : plus immédiats, non limité en espace pour afficher des assets promotionnels et surtout plus jeunes et dotés d’un sens de l’éthique journalistique plus flexible.
C’est ce qui a permis à des blogs comme Kotaku, Rock Paper Shotgun ou Gameblog d’avoir droit à des traitements de faveur et de grossir comme ils l’ont fait en se frayant un chemin à grands coups de titres chocs et de breaking news qui changeaient de la presse à papa (voire grand papa si on parle d’AHL) tout en profitant des goodies et des coupettes.
Aujourd’hui Kotaku a bien du mal à comprendre pourquoi Bethesda et Ubisoft, deux gros éditeurs d’habitude pourtant pas mauvais au petit jeu des Press-gifts, leur ont soudain dit merde et décidé de ne plus leur adresser la parole.
Alors dépité, Kotaku, par l’intermédiaire de son rédac chef Stephen Totilo, dénonce son propre blacklisting. Il est comme ça Stephen, il balance, Bernard de la Villardière-style, sans doute avec les geto boys en ambiance de fond.
Son objectif est sans doute de retrouver un peu de l’aura de Brian Crecente qui avait réussi à se faire de-blacklister de Sony en utilisant justement son blog pour balancer les PR de Sony qui n’avaient pas apprécié ses révélations fumantes sur le PS Home (mouhahaha).
Sauf que Stephen n’a pas compris que le job des PR en 2015 est très différent de ce qu’il était en 2007 et que traiter avec les caprices d’un site qui a perdu 180 places en trois mois est devenu subitement nettement moins urgent sur la todo des PR d’Ubi et Bethesda.
Parce que chez ces deux éditeurs, comme tous les autres le nouveau boulot consiste à chasser le Fosbury, en l’occurrence les youtubers, streamers, twitchers, let’s players et autres gens disposés à mettre leurs têtes devant des images de gameplay avant d’uploader ça devant des millions de spectateurs, sans note, sans esprit critique, sans pinaillage sur la durée de vie et, surtout, avec un sens moral tout à fait élastique.
Qui a dit « déjà vu » ?
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