Maintenant que nos grands secrets sont dévoilés je pense que je vais pouvoir drastiquement réduire la longueur de mes billets.
Toujours est-il que malgré la bonne volonté de Gomo, on continue de se voiler un peu la face : les véritables experts dans le domaine des BD, ce ne sont pas nous, mais bien Penny Arcade.
Eux ils en connaissent un rayon sur la meilleure manière de démarrer une polémique à deux balles qui va les poursuivre pendant des mois et offenser deux ou trois minorités vocales en chemin.
Dernier exemple en date : l’affaire Kotaku dont nous parlions précédemment. Gabe & Jerry n’ont pas fait grand mystère de leur désintérêt profond pour les malheurs de Sophie, où Sophie est une horrible petite fille qui se plaint d’avoir été privée de bonbons après avoir copieusement chié dans les bottes du marchand de bonbons.
Ils ont fait ce que les blogueurs JV rechignent généralement à faire et ont pris un parti : celui des développeurs de jeu qu’ils estiment lésés au petit jeu des relations avec la presse.
Et visiblement la toile n’a pas beaucoup aimé cette position, d’autant moins qu’elle semble contredire une planche et un billet datant de la sortie de la 360 (oui, il y a dix ans).
Évidemment on pourrait respirer cinq minutes et accepter que quelqu’un (même blogueur) puisse s’autoriser à changer un poil d’avis ou de position sur un sujet en une décennie. Mais de manière plus importante je dirais que les deux visions ne s’excluent pas nécessairement : On peut à la fois apprécier un journalisme plus rentre dedans, qui ne prend pas de pincettes pour traiter une grosse huile et cherche à extirper les réponses que le public demanderait s’il le pouvait, et en même temps apprécier de montrer un poil de respect à défaut de considération aux personnes et sociétés qui vous donnent du biscuit pour vos feuilles de choux.
Et en tant que tel, le message adressé à Kotaku d’embrasser leur indépendance si fièrement acquise pour pouvoir réellement traiter tous les sujets du point de vue qui les intéresse et non en tant que bras armé du marketing des gros éditeurs, est sans doute le meilleur conseil que pouvait recevoir Totilo et sa bande. Débarrassé des courbettes, le blog pourrait se complaire aux déballages tabloïdesques dont il a le secret et réellement devenir la voix de tous les stagios qui se prennent un peu pour des Snowden en herbe lorsqu’il leakent trois concept arts et demi du prochain Assassin’s Creed.
Quant à lui, Penny Arcade en tant que media s’est toujours amusé à sautiller sur la fine ligne entre promotion complice et attaque ouverte des éditeurs. La fermeture de la partie éditoriale au profit de plus de podcasts et vidéos grosse déconne semble indiquer une volonté nette de ne pas devenir un site de jeux vidéo comme les autres, mais plutôt un amuseur public en marge des news sérieuses.
Mais la position neutre de PA est à peu près aussi intenable que celle d’un John Oliver qui déclare ne pas être un journaliste : si la voix que les planches de PA, aussi drôles, idiotes, vulgaires ou à côté de la plaque soient-elles, pèsent aussi lourd sinon bien plus que les derniers canards informatiques sur l’opinion publique, alors n’en est-elle pas tout aussi légitime et sujette aux mêmes règles éthiques ?
C’est du coup assez drôle de voir que leur dilemme d’amuseur vs. informateur touche en plein au problème principal des streamers, youtubers et autres twitchers influents qui composent les nouveaux chouchous des éditeurs au grand dam des Kotakus du monde.
Et c’est bien parce que la notion même de « journalistes » n’a jamais été une priorité dans le monde des magazines jeux vidéo qu’il est important de garder en tête la hiérarchie des rédacteurs, leurs objectifs, leurs liens avec les éditeurs et la raison pour laquelle ils poussent une certaine idéologie plutôt qu’une autre. Parce que carte de presse ou pas, être transparent sur ses intentions, c'est aussi une forme de respect vis à vis de son audience.
Sinon on peut juste se contenter de masquer les dessins sous des gros traits et des textes sous de multiples introductions, enfin, tant qu’on n’influence personne…
Toujours est-il que malgré la bonne volonté de Gomo, on continue de se voiler un peu la face : les véritables experts dans le domaine des BD, ce ne sont pas nous, mais bien Penny Arcade.
Eux ils en connaissent un rayon sur la meilleure manière de démarrer une polémique à deux balles qui va les poursuivre pendant des mois et offenser deux ou trois minorités vocales en chemin.
Dernier exemple en date : l’affaire Kotaku dont nous parlions précédemment. Gabe & Jerry n’ont pas fait grand mystère de leur désintérêt profond pour les malheurs de Sophie, où Sophie est une horrible petite fille qui se plaint d’avoir été privée de bonbons après avoir copieusement chié dans les bottes du marchand de bonbons.
Ils ont fait ce que les blogueurs JV rechignent généralement à faire et ont pris un parti : celui des développeurs de jeu qu’ils estiment lésés au petit jeu des relations avec la presse.
Et visiblement la toile n’a pas beaucoup aimé cette position, d’autant moins qu’elle semble contredire une planche et un billet datant de la sortie de la 360 (oui, il y a dix ans).
Évidemment on pourrait respirer cinq minutes et accepter que quelqu’un (même blogueur) puisse s’autoriser à changer un poil d’avis ou de position sur un sujet en une décennie. Mais de manière plus importante je dirais que les deux visions ne s’excluent pas nécessairement : On peut à la fois apprécier un journalisme plus rentre dedans, qui ne prend pas de pincettes pour traiter une grosse huile et cherche à extirper les réponses que le public demanderait s’il le pouvait, et en même temps apprécier de montrer un poil de respect à défaut de considération aux personnes et sociétés qui vous donnent du biscuit pour vos feuilles de choux.
Et en tant que tel, le message adressé à Kotaku d’embrasser leur indépendance si fièrement acquise pour pouvoir réellement traiter tous les sujets du point de vue qui les intéresse et non en tant que bras armé du marketing des gros éditeurs, est sans doute le meilleur conseil que pouvait recevoir Totilo et sa bande. Débarrassé des courbettes, le blog pourrait se complaire aux déballages tabloïdesques dont il a le secret et réellement devenir la voix de tous les stagios qui se prennent un peu pour des Snowden en herbe lorsqu’il leakent trois concept arts et demi du prochain Assassin’s Creed.
Quant à lui, Penny Arcade en tant que media s’est toujours amusé à sautiller sur la fine ligne entre promotion complice et attaque ouverte des éditeurs. La fermeture de la partie éditoriale au profit de plus de podcasts et vidéos grosse déconne semble indiquer une volonté nette de ne pas devenir un site de jeux vidéo comme les autres, mais plutôt un amuseur public en marge des news sérieuses.
Mais la position neutre de PA est à peu près aussi intenable que celle d’un John Oliver qui déclare ne pas être un journaliste : si la voix que les planches de PA, aussi drôles, idiotes, vulgaires ou à côté de la plaque soient-elles, pèsent aussi lourd sinon bien plus que les derniers canards informatiques sur l’opinion publique, alors n’en est-elle pas tout aussi légitime et sujette aux mêmes règles éthiques ?
C’est du coup assez drôle de voir que leur dilemme d’amuseur vs. informateur touche en plein au problème principal des streamers, youtubers et autres twitchers influents qui composent les nouveaux chouchous des éditeurs au grand dam des Kotakus du monde.
Et c’est bien parce que la notion même de « journalistes » n’a jamais été une priorité dans le monde des magazines jeux vidéo qu’il est important de garder en tête la hiérarchie des rédacteurs, leurs objectifs, leurs liens avec les éditeurs et la raison pour laquelle ils poussent une certaine idéologie plutôt qu’une autre. Parce que carte de presse ou pas, être transparent sur ses intentions, c'est aussi une forme de respect vis à vis de son audience.
Sinon on peut juste se contenter de masquer les dessins sous des gros traits et des textes sous de multiples introductions, enfin, tant qu’on n’influence personne…
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