D’une manière générale et à part soutirer quelques millions collectifs à des vagues de nostalgiques je suis assez peu convaincu de l’intérêt fondamental du crowdfunding.
Dans le positif, ça a changé l’image que les médias et sociétés peuvent avoir de l’internet en passant directement de cet horrible réseau qui vole nos produits culturels à ce charmant moyen de récolter tout un tas de pognon que l’on n’aura jamais besoin de rembourser. Dans le négatif, ça a attiré tout un tas de vampires, d’opportunistes et de parasites accros à la salade de patate qui se libèrent du carcan des grosses machineries pour tomber dans l’enfer de la foule un peu trop sentimentale.
Dans les exemples positifs de Crowdfunding réussi, #lesgens semblent beaucoup pointer vers la bande à Debbache et sa nouvelle websérie Chroma. Il s’agit certes _encore_ d’un artiste accompli qui a commencé par des moyens de création traditionnels (de la presta pour un gros groupe qui n’en avait visiblement pas grand-chose à foutre) et qui refait en substance la même chose qu’avant avec un peu moins de jeux vidéo et un peu plus d’argent.
Est-ce que le créateur se ferme des portes en troquant son client unique pour 7852 fans à qui il faut promettre monts et merveilles ? Pas vraiment, le contrat implicite a déjà été rempli sur Crossed.
Est-ce que les backers prennent des risques ou se font avoir en payant pour du more of the same bien huilé et quelques photos de Jérémy Morvan à la préfecture ? Sans doute pas non plus.
Mais le seul qui semble vraiment y gagner c’est l’égo du réalisateur qui est enfin validé à hauteur de 200K€, soit dix fois plus que ce qu’il en demandait, avec visiblement de réels doutes quant à sa capacité à l’atteindre.
Et c’est finalement à ça que servent la plupart des campagnes du moment. Non on ne peut pas produire un Shenmue III pour 6 millions et non on ne peut pas faire de MMORPG pour 1.8 millions, en revanche on déclenche de très sérieux arguments pour convaincre une entité plus solide comme un google, un facebook, éditeur, un fond d’investissement ou une chaine de télé de démultiplier l’investissement.
Et si la télé ou le cinéma ne semblent pas intéresser Debbache pour un projet comme Chroma, il se forge doucement mais surement un CV tout à fait honorable chez les Bollorés et les Seydoux du monde pour n’importe quel projet futur si la folie des grandeurs venait à s’emparer de lui.
Reste à savoir si c’est là tout ce à quoi peuvent prétendre les plateformes de crowdfunding. Peut-on continuer à se servir de la crédulité et de la nostalgie commune comme d’un moyen de valider une idée, un concept et une réputation ? Les conditions d’utilisations devraient-elles évoluer avec les pratiques en autorisant par exemple les backers à retirer leurs billes en cas de rachat/reprise du projet par un tiers ? Et combien de temps avant que tout le monde se mette à emboîter le pas de Square-Enix et monter ses solutions de crowdfunding intégrées ?
Ayant bossé pour des boites qui prenaient pour saintes écritures les analyses de la business intelligence et toutes les jolies courbes qui résultent des activités de ses clients, je crois fermement en la capacité de tout un chacun de voter avec son portefeuille.
Mais quand au lieu de financer les projets qui nous branche, on se retrouve à payer une slide powerpoint sur l’impact d’une marque auprès d’un public dédié, c’est que tout le système ne fonctionne pas tout à fait comme il le devrait.
Du coup je crois peut-être que de temps en temps au-delà d’abdiquer devant la règle du shut up and take my money on devrait faire confiance aux créateurs de contenu pour forcer des mains et mettre des pieds dans des portes pour nous sortir des Riddicks, des MGS5 et évidemment des Lipdubs sur la 7ème.
Dans le positif, ça a changé l’image que les médias et sociétés peuvent avoir de l’internet en passant directement de cet horrible réseau qui vole nos produits culturels à ce charmant moyen de récolter tout un tas de pognon que l’on n’aura jamais besoin de rembourser. Dans le négatif, ça a attiré tout un tas de vampires, d’opportunistes et de parasites accros à la salade de patate qui se libèrent du carcan des grosses machineries pour tomber dans l’enfer de la foule un peu trop sentimentale.
Dans les exemples positifs de Crowdfunding réussi, #lesgens semblent beaucoup pointer vers la bande à Debbache et sa nouvelle websérie Chroma. Il s’agit certes _encore_ d’un artiste accompli qui a commencé par des moyens de création traditionnels (de la presta pour un gros groupe qui n’en avait visiblement pas grand-chose à foutre) et qui refait en substance la même chose qu’avant avec un peu moins de jeux vidéo et un peu plus d’argent.
Est-ce que le créateur se ferme des portes en troquant son client unique pour 7852 fans à qui il faut promettre monts et merveilles ? Pas vraiment, le contrat implicite a déjà été rempli sur Crossed.
Est-ce que les backers prennent des risques ou se font avoir en payant pour du more of the same bien huilé et quelques photos de Jérémy Morvan à la préfecture ? Sans doute pas non plus.
Mais le seul qui semble vraiment y gagner c’est l’égo du réalisateur qui est enfin validé à hauteur de 200K€, soit dix fois plus que ce qu’il en demandait, avec visiblement de réels doutes quant à sa capacité à l’atteindre.
Et c’est finalement à ça que servent la plupart des campagnes du moment. Non on ne peut pas produire un Shenmue III pour 6 millions et non on ne peut pas faire de MMORPG pour 1.8 millions, en revanche on déclenche de très sérieux arguments pour convaincre une entité plus solide comme un google, un facebook, éditeur, un fond d’investissement ou une chaine de télé de démultiplier l’investissement.
Et si la télé ou le cinéma ne semblent pas intéresser Debbache pour un projet comme Chroma, il se forge doucement mais surement un CV tout à fait honorable chez les Bollorés et les Seydoux du monde pour n’importe quel projet futur si la folie des grandeurs venait à s’emparer de lui.
Reste à savoir si c’est là tout ce à quoi peuvent prétendre les plateformes de crowdfunding. Peut-on continuer à se servir de la crédulité et de la nostalgie commune comme d’un moyen de valider une idée, un concept et une réputation ? Les conditions d’utilisations devraient-elles évoluer avec les pratiques en autorisant par exemple les backers à retirer leurs billes en cas de rachat/reprise du projet par un tiers ? Et combien de temps avant que tout le monde se mette à emboîter le pas de Square-Enix et monter ses solutions de crowdfunding intégrées ?
Ayant bossé pour des boites qui prenaient pour saintes écritures les analyses de la business intelligence et toutes les jolies courbes qui résultent des activités de ses clients, je crois fermement en la capacité de tout un chacun de voter avec son portefeuille.
Mais quand au lieu de financer les projets qui nous branche, on se retrouve à payer une slide powerpoint sur l’impact d’une marque auprès d’un public dédié, c’est que tout le système ne fonctionne pas tout à fait comme il le devrait.
Du coup je crois peut-être que de temps en temps au-delà d’abdiquer devant la règle du shut up and take my money on devrait faire confiance aux créateurs de contenu pour forcer des mains et mettre des pieds dans des portes pour nous sortir des Riddicks, des MGS5 et évidemment des Lipdubs sur la 7ème.
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