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Canned Heat

Canned Heat
Pierre
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La Playstation 3 est comme une grand-mère.
Elle raconte des trucs qu’on ne comprend pas toujours, elle a beaucoup de mal avec internet, elle n’a jamais changé ces dix dernières années malgré les différentes modes et, surtout, elle craque de partout de manière tellement bruyante que tout le monde dans la pièce se lance des regards un peu gênés.
J’ai pour habitude de dire de la PS3 qu’elle est « la pire console au monde », juste devant la Xbox One. Je sais bien qu’elle a de bien beaux jeux, quelques chouettes exclues et surtout, surtout fucking WipEout. Mais j’y peux rien, au-delà de ça, il n’y a rien que j’arrive à sauver dans la console.

Quand Sony a annoncé vouloir faire du jeu vidéo, c’était un peu la blague qui circulait dans la cours de récré : hoho mais ils font des camescopes et des autoradios, qu’est-ce qu’ils y connaissent en jeu vidéo d’abord ?
Et puis la PlayStation est sortie et a bizarrement rendu le jeu vidéo cool, adulte, bizarrement aussi attractif autant pour les joueurs que pour tout une nouvelle frange de gens qui s’en moquait bien auparavant. Le fabriquant de walkmans était introuvable, il n’y avait que la techno de WipEout, les polygones de Tomb Raider et des slogans un peu cryptiques à base de tournedos de la mort.

Puis avec la PlayStation 2 c’était carrément la maturité, exit le plastique gris, c’était noir, anguleux, agressif comme les pubs devenues franchement abstraites de Lynch. Et surtout ça lisait les DVD. Et comme on n’avait pas vraiment vu de machine à DVD avant, ça paraissait plutôt cool et pas forcément plus complexe qu’un bon vieux magnéto des familles.

Sauf que quand la PS3 a pointé le bout de sa carcasse toute ronde pour nous refaire la même avec des BluRay, ça faisait un petit bout de temps qu’on avait vu tout un tas d’interfaces et celle de Sony ne faisait plus rêver. Pour la première fois on retrouvait dans les consoles le Sony corporate, le Sony plan-plan, celui des téléviseurs et des téléphones portables.

De la prétentieuse musique de démarrage aux menus mal foutus. De l’absurde besoin de chaque jeu de lancer un petit clip à la gestion catastrophique des téléchargements. De cette option pour configurer une imprimante à ces étranges menus de surimpressions qui semblent décalés par rapport au reste de l’image. Tout dans la PS3 sentait la machine conçue par des gens qui n’ont jamais été en phase avec leur cible.
Alors que la Xbox 360 changeait radicalement d’interface tous les six mois pour tenter de coller aux nouveaux usages (comprendre transformer une console de jeu en Netflix machine), la PS3 se contentait d’ajouter des briques d’apps et fonctionnalités sur une mécanique déjà bien bordélique dans un joyeux délire d’usine à gaz anachronique.

Aujourd’hui elle sert essentiellement de lecteur BluRay ou de lanceur de Netflix en cas d’urgence et me harcèle tout de même à chaque lancement pour une énième mise à jour en trois fois sans frais dont on ne connaitra probablement jamais le contenu exact mis à part expliquer qu’une fois encore cette obscure sauvegarde de Duck Tales n’a pas réussi à se synchroniser dans le cloud.

Une situation qui a au moins eu le mérite de faire plancher Sony pour la PS4 qui, sans inventer la roue, réussit à remettre les choses à plat et à exécuter les bases correctement avec des menus qui ont le mérite d’être clairs à défaut d’être particulièrement agréables.

Quelque chose dont ne peut toujours pas se vanter la Xbox One à l’aube de sa troisième refonte majeure. Mais bon, peut-être que Microsoft arrivera à quelque chose avant qu’elle ne se mette à craquer de partout.

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