Il semble que la communication dans l’industrie du jeu délaisse de plus en plus ses années punks pour s’inspirer de la politique. Finies les attaques frontales à base de
Sega does what Nintendon’t. Place aux batailles rangées à coups de
communiqués de presse volontairement flous. Terminée l’époque des
coups d'éclats flottants sur la Seine et bienvenue aux
fausses tapes sur l’épaules très politiquement correctes, postées au vu et au su de tous sur réseaux sociaux par community managers interposés.
Et évidemment, il y a le timing. Crucial le timing en communication, n’importe quel porte-parole de politicien vous le dira. Une réduction d’impôt, ça s’annonce en fin de mandat, avant le début d’une petite campagne. Et au contraire, une augmentation ça s’annonce en été, quand les gens sont en vacances, à la plage, ou au ciné. Qu’ils ont la tête à autre chose qu’à regarder les infos et à défiler dans les rues.
Et bien en jeu, idem. L’été c’est désert, pas d’annonce, pas de sortie, pas besoin de vérifier les news de jeuvideo.bof et certainement pas le temps de regarder les changements de conditions du contrat utilisateur. Et ça, Sony l’a bien compris en profitant de la pause estivale pour
gentiment annoncer l’augmentation le coût du PS+ de dix dollars par an pour tous les nord-Américains, avec comme toute explication un besoin de « s’adapter aux conditions du marché ».
Une justification intéressante puisque la condition du marché est la suivante : Sony tabasse tout et fait plus de maille que jamais dans l’histoire de la PlayStation. Son service en ligne, obligatoirement payant depuis trois ans n’a jamais eu autant d’adhérents et absolument rien chez eux ou chez la compétition ne pourrait changer la donne pour cette génération.
Les nouvelles conditions du marché permettent donc à Sony le privilège du souverain du moment : pousser le bouchon un peu plus loin parce qu’il le peut.
Un tel excès d’hubris fait naturellement ressortir une tendre révolte chez les trois pélos qui n’étaient pas déjà en train de précommander leur édition de Battlefield annuelle.
Et ainsi de ressurgir
le bon vieux mythe selon lequel le jeu en ligne ne coûte rien. Après tout on ne payait pas pour jouer à CS 1.5 à l’époque, alors pourquoi on le devrait aujourd’hui d’abord ?
Evidemment le raisonnement est biaisé puisque le jeu en ligne a toujours coûté de l’argent, parfois même beaucoup d’argent. C’est juste qu’à la bonne époque de CS, quelqu’un d’autre payait pour son serveur préféré DE_DUST q lq kqlqsh. Une team, un site, un sponsor, un hébergeur… Il y a avait bien quelqu’un pour régler la petite facture de bande passante.
Le problème est que la facture a largement gonflé avec les années et la complexité de la charge réseau. Concevoir, entretenir, améliorer, suivre une infrastructure de la taille du xbox live ou du PSN est une tâche qui nécessite de larges équipes et serveurs qui se doivent de tenir la charge coute que coute.
Est-ce que le prix est justifié ? Un joueur coute-t-il réellement
50 60 dollars à Sony par an ? Sans doute pas, mais la vraie question reste de savoir si les joueurs sont prêts à dépenser 60 dollars pour jouer en ligne.
Et même cette question n’est pas tout à fait réaliste puisqu’il est impossible d’acheter le jeu en ligne uniquement.
Les joueurs sont-ils prêts à dépenser 60 dollars pour jouer en ligne, avoir des sauvegardes en ligne, deux jeux gratuits par mois, des remises et un petit logo jaune à côté de leur pseudo ?
Et là pas de doute, à tort ou à raison ils le sont. Tous les
65 millions d’entre eux.
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