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Les Professionnels

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Pierre
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Et voilà le travail. Après quelques mois de rumeurs, de contres annonces, de re-rumeurs, de confirmations, puis de leaks, Sony a enfin officialisé sa PS4 slim mais aussi, et surtout, sa PlayStation Neo, nouvel arsenal dédié à faire la nique à Microsoft et à soutirer quelques biffetons à tous ceux qui ont déjà craqué pour une télé 4K et se demande quoi y brancher.

Jeux en presqu’quat’ka, streaming vidéo à l’avenant, carte graphique légèrement plus badass afin d’accommoder réellement un PSVR qui se cognait sérieusement aux limitations de la PS4 vanilla, et surtout, surtout, la promesse que les jeux PS3 tourneront comme jamais avant. Bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Enfin presque, puisque l’absence d’un lecteur BluRay 4K semble faire grincer des dents tous ceux qui pensaient pouvoir compenser leurs connexions internet non-fibrée. Une incompréhension pour la plupart des consommateurs d’autant plus marquée que la Xbox One S sortie le mois dernier embarquait bien un de ces lecteurs Bluray 4K et que la technologie est bien estampillée… Sony !

Mais le calcul est pourtant très rationnel et permet avant tout d’aligner une machine haut de gamme à 400€, dans la droite lignée de ce qu’a fait Sony jusqu’à présent, tout en positionnant une PS4 Slim-discount qui peut taquiner la Xbox dans ses nombreuses baisses de prix successives.

Et tout d’un coup la tache doit sembler bien lourde pour Microsoft qui vante tant qu’il peut les puissances estimées de sa future Scorprio mais qui sait d’ores et déjà qu’à moins d’un miracle, la bête aux 6 teraflops sera nécessairement plus chère que sa rivale. Et d’ici un an, lecteur Bluray 4K ou pas, il va falloir aligner un sacré line-up pour convaincre les foules.

En attendant, à Redmond, on se félicite des bons résultats de la S qui pour le deuxième mois consécutif prend la tête des ventes aux US. Une performance qu’il sera sacrément difficile à renouveler d’ici la fin de l’année sans l’avantage du prix, face à deux nouvelles consoles et un casque de VR qui risquent de grignoter toujours plus de place dans les rayons jeu vidéo de Carrefour et consorts jusqu’à ce que des parents perdus viennent chercher une console pour le Noël de Toby.


Mais ma petite surprise perso pour cette console provient moins de la liste de ses composants présents ou absents, que de son nom. En passant l’épreuve de l’officialisation, la Neo devient « Pro ». La mystérieuse, un peu dangereuse, machine qui tire son nom du hacker demi-dieu prend des allures de businessman en chemisette-cravate engoncé dans son cubicle.

On a effectué un demi-tour complet d’une incroyable tristesse qui pose quand même la question de ce que peut représenter une cible « pro » pour une machine dédiée au jeu, et si on a le temps, un peu de Netflix. Une cible de joueurs pro ? Une cible de gens obsédés par leur productivité dans Journey ? Une cible de pros de la 4K ? Ou tout simplement une cible qui a un boulot suffisamment bien payé pour s’offrir une PlayStation, une télé UHD et un lecteur Bluray 4K ?

Ou bien, plus vraisemblablement, l’adoption sans discernement d’une mention déjà utilisée par l’industrie informatique pour refourguer des laptops bien trop chéros à des cadres dynamiques qui cherchent à placer leur bonus. On est loin, loin, trèèèès loin de la PlayStation décalée, rentre dedans et impertinente qui n’hésitait pas à transformer ses utilisateurs en singes.

Visiblement, 20 ans plus tard, ce sont les singes qui ont pris le contrôle.

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