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Micro Patch Day One

Micro Patch Day One
Pierre
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Drôle d’époque, je me dis parfois tout seul, le regard un peu perdu dans le vide en faisant défiler les news d’un quelconque site de jeux.
Drôle d’époque quand on nous annonce la compatibilité d’une console avec les BluRay-R alors même qu’y lire de la musique stockée sur un disque dur sur le même réseau est mission impossible.
Drôle d’époque quand on nous apprend que la NES mini, destinée à émuler une trentaine de vieux jeux 2D, embarque plus de puissance qu’une 3DS.
Drôle d’époque quand la disponibilité de pyjamas xbox en version numérique pour les horribles avatars semble mériter une petite page d’actu.

Et évidemment drôle d’époque quand la presse décide de tirer son chapeau à Respawn pour ne pousser que quelques 88 mégas de patch au lancement de Titanfall 2. Vince Zampella lui-même semblait particulièrement satisfait de la petite taille au point de tourner l’idée en blagounette sur twitter.



Du coup je suis pas certain de comprendre ce qu’on acclame ici. J’imagine que c’est l’idée selon laquelle les jeux modernes ne sont jamais réellement terminés et qu’en achetant un jeu le jour de sa sortie, on devrait être en droit d’attendre le jeu complet ma bonne dame et pas des dizaines de gigas de correctifs poussés à la va-vite entre la certification gold et la sortie pour appliquer autant de rustines que possible sur un pneu décathlon après un passage dans les ronces.

Je sais bien que c’est un concept extrêmement répandu sur les réseaux sociaux bas du front et autres zones de commentaires, mais la réalité du processus de développement de AAA modernes est telle qu’il est absolument impossible de couvrir la totalité des bugs générés par des mondes ouverts. Même en repoussant le jeu de plusieurs années. Même en multipliant les passes de QA. Même en usant et abusant de bêtas plus ou moins ouvertes.

La nature ouverte attendue des jeux d’aujourd’hui avec multijoueur, ajouts, extensions, DLCs et autres itérations d’équilibrage rendent les jeux proches de l’agglomérat vivant en constante évolution sur lequel personne n’a tout à fait une vision d’ensemble.

Du coup, aussi pénible que soit le téléchargement d’un gros patch le jour où l’on insère son disque, il faut bien se dire que sans ça, tous les gros jeux rateraient leurs fenêtres de sortie, voire sortiraient bourrés de bugs qui pourraient ne jamais être corrigés. Et que me contredise celui qui n’a jamais eu à se taper des problèmes de visée désaxée après un saut dans Halo CE.

Alors qu’est-ce que ça signifie au final que le patch day-one de Titanfall 2 soit aussi maigrichon ? Qu’il est quand même possible de terminer ses jeux proprement sans en ajouter des couches et des couches en post-lancement ? Oui, mais l’existence d’un patch tout court semble indiquer qu’il y avait quand même quelques problèmes à corriger malgré tout et que quiconque décide de se lancer dans l’aventure sans connexion internet se trouvera de toute manière pénalisé.

Mais ça peut également signifier que le jeu était prêt depuis bien plus longtemps que sa date de sortie le laisse entendre et qu’à l’instar d’un Rayman Legends, le jeu a été repoussé uniquement pour satisfaire à des exigences de calendrier de sortie.

Enfin, ça peut également être une petite ruse de sioux de la part de ce bon Zampella qui a beau fanfaronner avec les 88mo de son patch day-one, mais qui se garde bien de communiquer ouvertement sur le fait que dans la semaine qui a suivi la sortie (et le premier patch multiplateformes), l’équipe de Respawn a du claquer un correctif pour la version PC ainsi que deux updates côté serveur permettant un rééquillibrage du jeu sans affecter le client côté joueurs.

Parce que oui, dans le monde merveilleux du jeu en ligne comme service, les mises à jour peuvent aussi être poussées du côté du développeur uniquement sans que les joueurs soient réellement au courant de l’incendie que les techniciens tentent d’éteindre derrière les rideaux.

Drôle d’époque, si vous me permettez.

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