L’un de mes jeux favoris sur Saturn était le malaimé Steep Slopes Sliders qui proposait une alternative très fun à Coolboarders avec un mode replay permettant de caser sa petite caméra où bon nous semble et avec du contenu à débloquer complètement marteau.
L’un de mes jeux favoris sur N64 était l’incroyablement difficile 1080° Snowboarding, le seul jeu de sport qui trouvait rigolo de caser une barre de vie dans l’interface histoire de faire de la descente en un morceau une épreuve en soi, une conception un peu masochiste du fun en somme.
Deux de mes jeux favoris sur Xbox étaient les Amped : le premier parce qu’il montrait un traitement de la neige et de la montagne comme on n’en avait jamais vu et avec une liberté de mouvement qui faisait oublier tous les tracés de la génération précédente et décuplait le fun et le second pour sa diversité, sa durée de vie incroyable, son surf en ligne magique et sa valorisation du style contre l’enchainement de tricks idiot qui associait le fun à un soupçon d’élégance.
Sur Xbox 360, j’ai même poussé le vice jusqu’à aimer bien plus que de raison le terriblement fauché Amped 3 et ses cinématiques fun faites à la maison, et à me pencher par curiosité sur le reboot de SSX qu’EA essaye de nous fourguer à chaque solde d’hiver et qui propose quand même, un poil de fun.
Bref, je vais pas vous faire un dessin, dans le jargon marketing je suis pour un éditeur de jeu de snowboard une cible privilégiée, du primary target group même. Du genre à avoir ma photo dans un powerpoint avec écrit « Pierre, 28 ans, fan de jeux de snowboard, n’a rien eu à se mettre sous la dent sur cette génération et achètera n’importe quelle saloperie pour peu qu’on lui vende du fun ».
C’est donc avec l’enthousiasme du gosse qui déballe sa première paire de ski que je me suis jeté sur la beta ouverte de Steep. 15 minutes de jeu et je suis descendu du train de la hype de la même manière que du télésiège : la tête en avant et avec un gout de sang dans la bouche.
Soyons franc : pour moi rien ne marche dans Steep. Ni l’univers aseptisé qui présente une montagne morne et des paysages sans vie. Ni le gameplay le cul entre deux chaises, pas assez arcade pour être vraiment rapide, pas assez simulation pour être vraiment exigeant. Ni le choix des sports un peu plan-plans ni leur enchaînement maladroit qui doit faire hurler de rire les développeurs de SEGA Extreme Sports, un jeu sorti il y a 16 ans quand même. Ni même l’absence de narration ou l’application des mécaniques Ubisoft usées jusqu’à la moelle comme les tours borgias à libérer, ici déclinées sous forme de sommets à scruter à la jumelle parce que merde s’il y a bien un truc qui reste encore à découvrir sur cette planète, c’est bien la géographie des Alpes.
Mais au final ce qui symbolise le mieux l’énorme problème de Steep, c’est son ambiance générale. Ceux qui avaient reproché son côté MTV guindé au premier Rock Band vont se faire plaisir avec cette publicité interactive pour GoPro qui décline tous les accessoires de la marque et ne rate jamais une occasion de claquer un logo sur toute surface non recouverte de neige.
Si le côté extrême over-the-top des 90s a été laissé de côté avec une certaine pertinence, il n’est remplacé par aucune émotion, aucun entrain, aucune motivation.
Les pistes sont là, les montagnes sont là, le matos est là, mais il manque le plus important : le fun.
A aucun moment le jeu n’essaye de convaincre le joueur qu’enchainer les épreuves sera fun, que faire des figures sera cool, qu’améliorer son équipement sera utile, que de débloquer de nouveaux spots sera excitant.
Même les quelques extravagances visuelles bienvenues sont cachées derrière des DLC de pre-order.
Alors je ne sais pas exactement qui sont les joueurs visés par Ubisoft, à vrai dire je ne sais pas non plus qui sont les employés d’Ubisoft Annecy qui juraient dès l’annonce du jeu à l’E3 leur compréhension de la montagne et du monde de la glisse, mais une chose est sûre : malgré tous leurs efforts et tous leurs moyens pour reconstituer leur montagne en haute définition et leur vision de la glisse à travers des objectifs de GoPro, ils n’ont pas réussi à capturer et recréer le fun inhérent au genre.
Et ça me rend incroyablement triste.
L’un de mes jeux favoris sur N64 était l’incroyablement difficile 1080° Snowboarding, le seul jeu de sport qui trouvait rigolo de caser une barre de vie dans l’interface histoire de faire de la descente en un morceau une épreuve en soi, une conception un peu masochiste du fun en somme.
Deux de mes jeux favoris sur Xbox étaient les Amped : le premier parce qu’il montrait un traitement de la neige et de la montagne comme on n’en avait jamais vu et avec une liberté de mouvement qui faisait oublier tous les tracés de la génération précédente et décuplait le fun et le second pour sa diversité, sa durée de vie incroyable, son surf en ligne magique et sa valorisation du style contre l’enchainement de tricks idiot qui associait le fun à un soupçon d’élégance.
Sur Xbox 360, j’ai même poussé le vice jusqu’à aimer bien plus que de raison le terriblement fauché Amped 3 et ses cinématiques fun faites à la maison, et à me pencher par curiosité sur le reboot de SSX qu’EA essaye de nous fourguer à chaque solde d’hiver et qui propose quand même, un poil de fun.
Bref, je vais pas vous faire un dessin, dans le jargon marketing je suis pour un éditeur de jeu de snowboard une cible privilégiée, du primary target group même. Du genre à avoir ma photo dans un powerpoint avec écrit « Pierre, 28 ans, fan de jeux de snowboard, n’a rien eu à se mettre sous la dent sur cette génération et achètera n’importe quelle saloperie pour peu qu’on lui vende du fun ».
C’est donc avec l’enthousiasme du gosse qui déballe sa première paire de ski que je me suis jeté sur la beta ouverte de Steep. 15 minutes de jeu et je suis descendu du train de la hype de la même manière que du télésiège : la tête en avant et avec un gout de sang dans la bouche.
Soyons franc : pour moi rien ne marche dans Steep. Ni l’univers aseptisé qui présente une montagne morne et des paysages sans vie. Ni le gameplay le cul entre deux chaises, pas assez arcade pour être vraiment rapide, pas assez simulation pour être vraiment exigeant. Ni le choix des sports un peu plan-plans ni leur enchaînement maladroit qui doit faire hurler de rire les développeurs de SEGA Extreme Sports, un jeu sorti il y a 16 ans quand même. Ni même l’absence de narration ou l’application des mécaniques Ubisoft usées jusqu’à la moelle comme les tours borgias à libérer, ici déclinées sous forme de sommets à scruter à la jumelle parce que merde s’il y a bien un truc qui reste encore à découvrir sur cette planète, c’est bien la géographie des Alpes.
Mais au final ce qui symbolise le mieux l’énorme problème de Steep, c’est son ambiance générale. Ceux qui avaient reproché son côté MTV guindé au premier Rock Band vont se faire plaisir avec cette publicité interactive pour GoPro qui décline tous les accessoires de la marque et ne rate jamais une occasion de claquer un logo sur toute surface non recouverte de neige.
Si le côté extrême over-the-top des 90s a été laissé de côté avec une certaine pertinence, il n’est remplacé par aucune émotion, aucun entrain, aucune motivation.
Les pistes sont là, les montagnes sont là, le matos est là, mais il manque le plus important : le fun.
A aucun moment le jeu n’essaye de convaincre le joueur qu’enchainer les épreuves sera fun, que faire des figures sera cool, qu’améliorer son équipement sera utile, que de débloquer de nouveaux spots sera excitant.
Même les quelques extravagances visuelles bienvenues sont cachées derrière des DLC de pre-order.
Alors je ne sais pas exactement qui sont les joueurs visés par Ubisoft, à vrai dire je ne sais pas non plus qui sont les employés d’Ubisoft Annecy qui juraient dès l’annonce du jeu à l’E3 leur compréhension de la montagne et du monde de la glisse, mais une chose est sûre : malgré tous leurs efforts et tous leurs moyens pour reconstituer leur montagne en haute définition et leur vision de la glisse à travers des objectifs de GoPro, ils n’ont pas réussi à capturer et recréer le fun inhérent au genre.
Et ça me rend incroyablement triste.
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