Spec-Ops the line est un cas un peu à part dans les jeux console actuels, bien qu'empruntant le genre, l'imagerie et le gameplay des shooters modernes en vogue, il se démarque apparemment, par une narration maline qui retourne un jeu déjà vu et déjà joué dont on pense voir venir les aléas à des kilomètres à la ronde, pour mieux mettre le joueur exposé face à un message engagé bien différent du Call of Battlefield annuel.
Je dis "apparemment" parce que je n'ai pas joué au jeu.
Enfin un peu, j'ai entendu de très bonnes choses à son sujet, et j'ai testé la démo afin d'en avoir le cœur net. Je suis désormais bien embêté tant le jeu qui m'a été présenté pendant deux (longs) niveaux n'a rien montré de plus qu'un cover-shooter lambda, effectivement déjà joué ailleurs (Ghost Recon) et parfois en bien mieux (GoW II). Maniabilité un peu lourde, spawn d'ennemis aberrant, IA à la ramasse, phases de snipe téléphonées, rien de bien emballant.
Alors il parait que le jeu fonctionne comme un moteur diesel et qu'il lui faut un certain temps avant de devenir intéressant. Ok je veux bien le croire, ça arrive de rater son tempo en ouverture.
Ce que j'ai du mal à croire en revanche, c'est qu'on puisse avoir énormément d'idées pour raconter une histoire et aussi peu pour pondre un gameplay. Il est même des théories expliquant sans sourcilier que si le jeu est moyen, c'est pour montrer au joueur que la guerre n'est pas amusante, qu'il n'y a rien de fun dans le fait de tuer des gens.
Bien, sauf que non seulement ça me parait sacrément pipeau pour un jeu supposé fin dans son approche, mais surtout ça montre un mépris certain pour le média utilisé : Que l'on rende l'expérience d'un film difficile en confrontant le spectateur à des scènes qui mettent mal à l'aise (oui Enter the Void, c'est à toi que je pense), c'est possible, que l'on supprime toute notion de ponctuation pour forcer le lecteur d'un livre à rentrer dans le texte et à ne pas se fier aux indications extérieures (Oui MacCarthy, c'est pour toi), ça a encore du sens.
Mais faire jouer une personne à un shooter médiocre pendant 10 heures pour pouvoir lui livrer un message aussi vieux que la fiction guerrière existe (c'est à dire environ à la tragédie Grecque), là non désolé ça ne passe pas.
C'est d'autant moins recevable quand le scénariste du jeu explique qu'on lui a demandé de réaliser une bonne partie de l'histoire après la création de nombreux assets dont les scènes cinématiques...
Un message un peu convenu, un gameplay qui ne brille pas, un multijoueur mis en avant dans la campagne promo, et on se retrouve quand même avec un jeu acclamé dans les milieux éclairés du jeu parce qu'il a une approche différente, parce qu'il ose quelque chose d'un peu nouveau et frais.
Mais ce que l'on célèbre en fin de compte ce n'est pas la qualité ou les idées exceptionnelles de Spec-ops the Line. C'est la vacuité incroyable du reste de la production. Des blockbusters aux idées courtes reposant sur une copie du système hollywoodien des années 50, des indés au message absent reposant le gros de leurs exploits sur le fait que t'as vu on a des gros pixels comme sur NES!
Dans une industrie où des mecs se félicitent d'être subversifs en mettant du caca dans leurs jeux, où faire de l'humour ras de pâquerettes et très premier degré semble suffire à faire un hit indé, où l'humour potache du plus gros jeu de tous les temps est interprété comme "une critique acerbe de la société" et où le summum de l'émotion consiste à aligner Ellen Page et Willem Dafoe sur un plateau de Motion Capture ("Press X for Blockbuster"), évidemment qu'un produit comme SpecOps sort du lot.
Évidemment qu'une équipe qui évite la confrontation directe avec Call of Duty en claquant une histoire intelligente qui flatte l'antimilitariste en chacun de nous, va être mise en avant par les quelques critiques indépendants qui n'ont sans doute pas payé le jeu (comme l'indique la déferlante d'articles sur le jeu après sa disponibilité en PSN+).
Et en tout état de cause, je ne peux pas en vouloir à un jeu pareil. Je ne peux pas reprocher à quiconque d'avoir écrit, développé, financé, publié un tel jeu. Et encore moins aux gens qui l'ont remarqué.
C'est juste un peu triste que ce Spec-Ops, aussi malin soit-il, soit si désespérément seul sur son petit rayonnage à Micromania.
Je dis "apparemment" parce que je n'ai pas joué au jeu.
Enfin un peu, j'ai entendu de très bonnes choses à son sujet, et j'ai testé la démo afin d'en avoir le cœur net. Je suis désormais bien embêté tant le jeu qui m'a été présenté pendant deux (longs) niveaux n'a rien montré de plus qu'un cover-shooter lambda, effectivement déjà joué ailleurs (Ghost Recon) et parfois en bien mieux (GoW II). Maniabilité un peu lourde, spawn d'ennemis aberrant, IA à la ramasse, phases de snipe téléphonées, rien de bien emballant.
Alors il parait que le jeu fonctionne comme un moteur diesel et qu'il lui faut un certain temps avant de devenir intéressant. Ok je veux bien le croire, ça arrive de rater son tempo en ouverture.
Ce que j'ai du mal à croire en revanche, c'est qu'on puisse avoir énormément d'idées pour raconter une histoire et aussi peu pour pondre un gameplay. Il est même des théories expliquant sans sourcilier que si le jeu est moyen, c'est pour montrer au joueur que la guerre n'est pas amusante, qu'il n'y a rien de fun dans le fait de tuer des gens.
Bien, sauf que non seulement ça me parait sacrément pipeau pour un jeu supposé fin dans son approche, mais surtout ça montre un mépris certain pour le média utilisé : Que l'on rende l'expérience d'un film difficile en confrontant le spectateur à des scènes qui mettent mal à l'aise (oui Enter the Void, c'est à toi que je pense), c'est possible, que l'on supprime toute notion de ponctuation pour forcer le lecteur d'un livre à rentrer dans le texte et à ne pas se fier aux indications extérieures (Oui MacCarthy, c'est pour toi), ça a encore du sens.
Mais faire jouer une personne à un shooter médiocre pendant 10 heures pour pouvoir lui livrer un message aussi vieux que la fiction guerrière existe (c'est à dire environ à la tragédie Grecque), là non désolé ça ne passe pas.
C'est d'autant moins recevable quand le scénariste du jeu explique qu'on lui a demandé de réaliser une bonne partie de l'histoire après la création de nombreux assets dont les scènes cinématiques...
Un message un peu convenu, un gameplay qui ne brille pas, un multijoueur mis en avant dans la campagne promo, et on se retrouve quand même avec un jeu acclamé dans les milieux éclairés du jeu parce qu'il a une approche différente, parce qu'il ose quelque chose d'un peu nouveau et frais.
Mais ce que l'on célèbre en fin de compte ce n'est pas la qualité ou les idées exceptionnelles de Spec-ops the Line. C'est la vacuité incroyable du reste de la production. Des blockbusters aux idées courtes reposant sur une copie du système hollywoodien des années 50, des indés au message absent reposant le gros de leurs exploits sur le fait que t'as vu on a des gros pixels comme sur NES!
Dans une industrie où des mecs se félicitent d'être subversifs en mettant du caca dans leurs jeux, où faire de l'humour ras de pâquerettes et très premier degré semble suffire à faire un hit indé, où l'humour potache du plus gros jeu de tous les temps est interprété comme "une critique acerbe de la société" et où le summum de l'émotion consiste à aligner Ellen Page et Willem Dafoe sur un plateau de Motion Capture ("Press X for Blockbuster"), évidemment qu'un produit comme SpecOps sort du lot.
Évidemment qu'une équipe qui évite la confrontation directe avec Call of Duty en claquant une histoire intelligente qui flatte l'antimilitariste en chacun de nous, va être mise en avant par les quelques critiques indépendants qui n'ont sans doute pas payé le jeu (comme l'indique la déferlante d'articles sur le jeu après sa disponibilité en PSN+).
Et en tout état de cause, je ne peux pas en vouloir à un jeu pareil. Je ne peux pas reprocher à quiconque d'avoir écrit, développé, financé, publié un tel jeu. Et encore moins aux gens qui l'ont remarqué.
C'est juste un peu triste que ce Spec-Ops, aussi malin soit-il, soit si désespérément seul sur son petit rayonnage à Micromania.
Commentaires
Par contre j'ai peur qu'à force de vous lire je devienne comme Smogomo: affalé sur mon canapé après avoir allumé ma xbox... Puis, au bout de 5 minutes de jeu, je me vois, dans mon imagination, me lever, prendre Kinect entre mes deux mains crispées et le fracasser en deux contre mon genou levé, puis je me vois sortir le CD de la console, faire un gros caca dessus et l'envoyer au développeur.
C'est comme ça que j'imagine Smogomo qui teste un Games with Gold (ou quelconque jeu ps360).
Tu n'y penses pas enfin, ça sous-entendrait de soulever la couverture qu'il a sur les genoux !
C'est vraiment dommage que tu te soit stoppé seulement à la démo et pas vécus le récit sur 6h. Je suis sur que t'as déjà passé plus d'heures ennuyeuses sur d'autres jeux.
Je doute que mon post sur ce jeu soit anodin pour la publication de ton article ^^.
Je dis d'abord que j'ai remarqué que le jeu est largement plébiscité par une certaine élite du blog JV.
Je dis ensuite que j'ai testé le jeu qui a un gameplay très pauvre et pas très intéressant et que c'est quand même un peu abusay qu'on puisse dire du bien d'un jeu dont la partie jeu est à la ramasse.
Je termine en disant qu'au final si les gens disent du bien du jeu, c'est avant tout parce qu'il ose un peu plus que le reste de la production habituelle.
Et enfin si j'apprécie qu'un jeu cherche à dépasser le CoD annuel en terme de réflexion et de message et je me désole surtout que l’intelligence soit l'exception et non la norme au sein des jeux.
Quant aux 6h du récit, c'est précisément ce que je reproche au jeu : tu peux avoir la meilleure histoire possible, rien ne vaut de se taper 6 à 10 heures de gameplay insipide. Si tu veux raconter une bonne histoire sans t'intéresser à ce qui fait une expérience de jeu, il faut écrire un bouquin, faire un film, mais pas du jeu...
Ton post fait parti de tout un tas de critiques très positives que j'ai lu sur le jeu, qu'elles soient pro ou juste d'amis, et à chaque fois la sanction est la même : niveau jeu, y a pas grand chose, mais l'histoire, le message, les choix envoient du lourd.
Sans noter que c'est complètement à l'encontre des règles de bases d'un jeu.
Tu relèves même dans ton post qu'il y a des chievos pour faire un certain nombre de tueries, de headshots etc. ça met quand même bien à la rue toutes les thèses sur "hey l'équipe de dev a eu les burnes de faire un shooter anti-militariste engagé".
Mais une chose est certaine, c'est que son gameplay est extrêmement basique, voire ennuyant.
Mais bonne chance, Don Quichotte ! =P