> Le webcomics qui freeze moins que vos jeux

Vide grenier

Vide grenier
Pierre
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Le monde semble devenir fébrile à l’idée que Microsoft, EA et quelques autres puissent payer des Youtubers pour vanter les mérites de leurs marques. Visiblement ça étonne et indigne la toile.

J’ai beau essayer d’enfiler mon costume de Bisounours, de regarder la beauté du monde entre deux épisodes de New Litte Pony, j’ai du mal à comprendre comment quiconque s’intéressant un minimum à l’industrie n’a pas vu arriver cela à des kilomètres.
Les vendeurs sont achetés, la presse est achetée, les blogueurs sont achetés, les dessinateurs sont achetés. Pourquoi un youtuber serait épargné ?
Pourquoi une entreprise se passerait d’un canal de communication cheap qui peut atteindre quelques millions d’utilisateurs en un rien de temps ?

Pourquoi quelqu'un qui n’est pas professionnel, qui ne suit aucune charte d’éthique ou de déontologie et qui n’a vraiment de comptes à rendre qu’à lui-même refuserait de prendre un gros chèque en échange de faire ce qu’il fait toute la journée, simplement en laissant une entreprise choisir son sujet du jour ?

En revanche, ce qui m’étonne bien plus que le fait qu’une société puisse vouloir se servir d’un vlogger pour sa promo, c’est le succès de ces vloggeurs en premier lieux.

Dans le meilleur des cas, on a droit à des types qui parlent à leur webcam pour raconter des choses qui vont du lieu commun à la généralité franchement inepte. Le Joueur du Grenier est sans doute le plus fort dans ce domaine. Plus de trois ans de vidéos et pas une info qui en vaille la peine. Ho ça pour sûr il y a de la bonne blague, il y a de la moquerie facile, il y a du gros clin d’œil, mais aucune évolution, aucun contexte, aucune valeur ajoutée.

C’est d’autant plus dommage que ce qu'il dit et écrit à côté de son show prouvent qu'il a bien les connaissances et les relations pour être didactique. Et il est suffisamment rigolo pour intégrer ces choses dans un montage fun qui fait quand même poiler les gens.

Pourtant le succès est au rendez-vous : 1.8 millions d’abonnés, des vidéos qui dépassent les 4 millions de vues; des dizaines de milliers de likes et une portée générale qui font passer les vidéos éducatives de Extra Credit ou Crash Course pour des petites blagues d’amateurs.

Dans les pires des cas, on peut tomber sur encore pire : les Let’s Play, le niveau zéro de la créativité, l’imagination au point mort.
Regarder quelqu'un jouer à un jeu, c’est comme regarder quelqu'un déguster un plat dans un restaurant : on en voit les formes, on en sent le fumet pourtant sans le goût c’est un exercice d’une frustration et d’une vacuité infinie.

Et pourtant là encore, c’est le succès, la gloire même si l’on en croit les statistiques de Twitch.tv qui est la 4ème application la plus gourmande en bande passante aux États-Unis devant Facebook, Hulu, Steam ou Amazon.
Avec la bagatelle de 45 millions de visiteurs uniques par mois, le site prouve qu’il y a bien plus de gens intéressés par le fait de regarder des gens jouer que par jouer eux-mêmes.

Twitch TV
Twitch.tv est juste le 4ème gouffre à bande passante américain.


Alors peut-être que je suis juste un peu vieux pour le phénomène streaming, peut-être que comme Bill, je n’ai pas saisi la vague de jeux Open World où l’aventure d’un particulier peut être bien plus intéressante que la sienne.

Mais peut-être aussi que les mecs qui s’amassent aussi nombreux pour regarder d’autres gens jouer à du foot virtuel méritent d’être la cible d’une pub à peine masquée d’EA et plutôt deux fois qu’une.

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