Quand Ubisoft promettait d’apporter une expérience de course nouvelle avec The Crew je ne pensais pas qu’ils sous-entendaient une expérience nouvelle pour quiconque n’a pas joué à un jeu Ubi ces 10 dernières années.
Nous avions déjà pointé l’uniformisation galopante des jeux d’action ubi, et bien après de laborieuses heures de téléchargement/installation/connexion à Uplay j’ai eu la joie de découvrir avec la beta de the crew que les plans s’étendent bien à tout le portfolio.
Le jeu propose un open world routier à travers une version miniaturisée des États-Unis, ça c’est pour le côté next-gen, mais rien de bien étonnant quand on sait qu’une partie de l’équipe du jeu planchait déjà sur les Test Drive Unlimited d’Atari.
Ce qui est nouveau c’est qu’exactement comme dans Assassin’s Creed/Far Cry/Watchdogs, le gameplay consiste à faire entrer le joueur dans un nouvel environnement (en général une nouvelle ville), de lui faire trouver un point précis plus ou moins difficile à atteindre permettant de révéler la map et avec elle les différentes micro-missions accessibles.
C’est un peu bizarre dans la mesure où certaines de ces missions sont de notoriété publique, mais admettons, le principe marche correctement et donne envie d’en découvrir plus sans inonder toute la map de défis d’un coup.
Là où ça me pose problème c’est que l’on récupère également les tares des autres productions ubi.
Tout commence par l’histoire, que dis-je le scenario ! Puisque visiblement le jeu est très inspiré des grands classiques du septième art comme les Fast & Furious ou Need for Speed le film.
Quoi ? Que me dites-vous ? Qu’il s’agit d’un MMO et que c’est débile de forcer le joueur à suivre une histoire alors qu’il pourrait se construire la sienne comme dans la plupart des jeux multi du moment ? Oui mais non, ce n’est pas si simple, parce que voyez-vous les clones de minecraft et autres Day-Z fabriqués par des éditeurs de AAA sont encore en cours de production donc en attendant on fait avec ce qu’on connaît.
Et s’il y a une chose qu’on connaît chez ubisoft c’est bien la création d’histoires idiotes et bavardes qui desservent un gameplay sympa. Alors allons-y gaiement avec le héros principal, sorte de Gordon Freeman hipster qui est contre toute attente une sorte de fou du volant dont la conduite fait même frémir le gang des 510, les loubards motorisés du coin. Le 510 est vaguement introduit par le frère de Gordon Freeman, qui ressemble à un portier de boite de nuit cheapos mais préconise quand même de suivre les règles pour obtenir le saint-graal, un tatouge très distingué sur le cou du nombre 510. Palpitant n’est-ce pas ? Mais attendez, il y a un twist !
Parce que oui, tout bascule à la dixième minute de cinématique quand le frère-portier est lâchement assassiné par un type en voiture, Gordon Freeman est arrêté par la police pour le meurtre dans la seconde et sorti de prison 5 ans plus tard par une flic-bimbo qui explique qu’elle a besoin d’un chauffeur pour mener une opération de police de grande envergure pour remonter la chaîne du 510 et faire tomber les dealers, les flics ripoux et sauver les bébés phoques.
Non content de fournir une excuse lamentable pour justifier les courses poursuites outdoor à travers la vengeance d’un obscur type qui était moins longtemps à l’écran que le logo ubisoft, le jeu s’entête à servir des dialogues pénibles TOUT LE TEMPS.
C’est à dire en mode libre pour annoncer les missions, avant la mission, pendant la mission et après la mission.
Alliés ou ennemis, il y a toujours un type pour activer le moulin à bullshit et balancer des clichés ringards à tour de bras “Yo je vais te faire perdre ta voiture et ta réputation !”.
A un point le personnage principal s’énerve contre l’un de ses boss qui lui met la pression en course à chaque virage “Laisse moi conduire, on parlera autant que tu veux après, mais là j’ai besoin de me concentrer”.
Comment on peut écrire un tel dialogue et ne pas comprendre que le joueur sera horripilé, ça me dépasse.
L’IA également est loin de faire des miracles avec des concurrents qui parlent de faire la peau au héros mais ne songent jamais à jouer des pare-chocs dans les virages et la police ne semble pas mettre beaucoup d’effort à chasser les délinquants. Juste assez pour être pénible et pas très drôle.
Je pourrais sans doute écrire pas mal sur la conduite qui a un peu le cul entre deux chaises, loin du fun d’un burnout mais à des kilomètres d’un forza et dont la seule réelle tentative pour lorgner du côté de la simu consiste à rendre impossible toute ligne droite à vitesse élevée. Ou bien détailler un peu le système de loot du jeu qui sonnait déjà comme un gros mot dans bioshock et qui n’a juste aucun sens dans un jeu de course.
Mais la véritable horreur provient sans doute de l’épaisse gélatine de sérieux dans lequel le jeu semble être englué avec des pseudos caïds qui ne la bouclent pas, un système absurde de level up, des points de réputation qui dépendent de la médaille acquise en envoyant une voiture dans le décors ou une interface tellement complexe qu’elle nécessite d’utiliser le stick droit tout en conduisant.
Sur Xbox on ramassait des suédois accros aux boulettes de viandes et chaussettes à doigts dans les rues virtuelles de Paris dans un Midtown Madness qui avait tout compris du fun que l’on peut avoir à conduire dans un milieu ouvert.
Et j’aimerais vraiment bien savoir ce qui s'est passé en dix ans pour que The Crew, soit ce qu'il y a de plus novateur en jeux de course et pour que Terry Crews soit ce qu'il y a de plus fun dans Expendables.
Nous avions déjà pointé l’uniformisation galopante des jeux d’action ubi, et bien après de laborieuses heures de téléchargement/installation/connexion à Uplay j’ai eu la joie de découvrir avec la beta de the crew que les plans s’étendent bien à tout le portfolio.
Le jeu propose un open world routier à travers une version miniaturisée des États-Unis, ça c’est pour le côté next-gen, mais rien de bien étonnant quand on sait qu’une partie de l’équipe du jeu planchait déjà sur les Test Drive Unlimited d’Atari.
Ce qui est nouveau c’est qu’exactement comme dans Assassin’s Creed/Far Cry/Watchdogs, le gameplay consiste à faire entrer le joueur dans un nouvel environnement (en général une nouvelle ville), de lui faire trouver un point précis plus ou moins difficile à atteindre permettant de révéler la map et avec elle les différentes micro-missions accessibles.
C’est un peu bizarre dans la mesure où certaines de ces missions sont de notoriété publique, mais admettons, le principe marche correctement et donne envie d’en découvrir plus sans inonder toute la map de défis d’un coup.
Là où ça me pose problème c’est que l’on récupère également les tares des autres productions ubi.
Tout commence par l’histoire, que dis-je le scenario ! Puisque visiblement le jeu est très inspiré des grands classiques du septième art comme les Fast & Furious ou Need for Speed le film.
Quoi ? Que me dites-vous ? Qu’il s’agit d’un MMO et que c’est débile de forcer le joueur à suivre une histoire alors qu’il pourrait se construire la sienne comme dans la plupart des jeux multi du moment ? Oui mais non, ce n’est pas si simple, parce que voyez-vous les clones de minecraft et autres Day-Z fabriqués par des éditeurs de AAA sont encore en cours de production donc en attendant on fait avec ce qu’on connaît.
Et s’il y a une chose qu’on connaît chez ubisoft c’est bien la création d’histoires idiotes et bavardes qui desservent un gameplay sympa. Alors allons-y gaiement avec le héros principal, sorte de Gordon Freeman hipster qui est contre toute attente une sorte de fou du volant dont la conduite fait même frémir le gang des 510, les loubards motorisés du coin. Le 510 est vaguement introduit par le frère de Gordon Freeman, qui ressemble à un portier de boite de nuit cheapos mais préconise quand même de suivre les règles pour obtenir le saint-graal, un tatouge très distingué sur le cou du nombre 510. Palpitant n’est-ce pas ? Mais attendez, il y a un twist !
Parce que oui, tout bascule à la dixième minute de cinématique quand le frère-portier est lâchement assassiné par un type en voiture, Gordon Freeman est arrêté par la police pour le meurtre dans la seconde et sorti de prison 5 ans plus tard par une flic-bimbo qui explique qu’elle a besoin d’un chauffeur pour mener une opération de police de grande envergure pour remonter la chaîne du 510 et faire tomber les dealers, les flics ripoux et sauver les bébés phoques.
Non content de fournir une excuse lamentable pour justifier les courses poursuites outdoor à travers la vengeance d’un obscur type qui était moins longtemps à l’écran que le logo ubisoft, le jeu s’entête à servir des dialogues pénibles TOUT LE TEMPS.
C’est à dire en mode libre pour annoncer les missions, avant la mission, pendant la mission et après la mission.
Alliés ou ennemis, il y a toujours un type pour activer le moulin à bullshit et balancer des clichés ringards à tour de bras “Yo je vais te faire perdre ta voiture et ta réputation !”.
A un point le personnage principal s’énerve contre l’un de ses boss qui lui met la pression en course à chaque virage “Laisse moi conduire, on parlera autant que tu veux après, mais là j’ai besoin de me concentrer”.
Comment on peut écrire un tel dialogue et ne pas comprendre que le joueur sera horripilé, ça me dépasse.
L’IA également est loin de faire des miracles avec des concurrents qui parlent de faire la peau au héros mais ne songent jamais à jouer des pare-chocs dans les virages et la police ne semble pas mettre beaucoup d’effort à chasser les délinquants. Juste assez pour être pénible et pas très drôle.
Je pourrais sans doute écrire pas mal sur la conduite qui a un peu le cul entre deux chaises, loin du fun d’un burnout mais à des kilomètres d’un forza et dont la seule réelle tentative pour lorgner du côté de la simu consiste à rendre impossible toute ligne droite à vitesse élevée. Ou bien détailler un peu le système de loot du jeu qui sonnait déjà comme un gros mot dans bioshock et qui n’a juste aucun sens dans un jeu de course.
Mais la véritable horreur provient sans doute de l’épaisse gélatine de sérieux dans lequel le jeu semble être englué avec des pseudos caïds qui ne la bouclent pas, un système absurde de level up, des points de réputation qui dépendent de la médaille acquise en envoyant une voiture dans le décors ou une interface tellement complexe qu’elle nécessite d’utiliser le stick droit tout en conduisant.
Sur Xbox on ramassait des suédois accros aux boulettes de viandes et chaussettes à doigts dans les rues virtuelles de Paris dans un Midtown Madness qui avait tout compris du fun que l’on peut avoir à conduire dans un milieu ouvert.
Et j’aimerais vraiment bien savoir ce qui s'est passé en dix ans pour que The Crew, soit ce qu'il y a de plus novateur en jeux de course et pour que Terry Crews soit ce qu'il y a de plus fun dans Expendables.
Commentaires
Sinon, très marrant le billet. Ça te va bien d'être en remonté contre un éditeur ! =D
J'aimerais bien m'acheter L'ombre du Mordor mais j'aimerais bien savoir si ça va vraiment me changer de Batman et Assassin's Creed ou si ça va juste transposer ça dans la Terre du Milieu...
Bon, prochain billet sur la fumisterie nommée Destiny ?
Après 1/2h de jeu, je cherchais toujours le MMO.
Après ça, j'ai laissé tombé.