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Lost in applications

Lost in applications
Pierre
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Je pense que c’est une question de temps avant qu’un constructeur de smartphone n’oublie la fonction téléphone. Vous savez, un beau modèle, grand écran, super processeur octocore, 64 bits. Mais pas d’appli téléphone, pas de connexion GPRS, juste Skype ou n’importe quel soft de VOIP.
Après tout il n’y a pas si longtemps Wired appelait à laisser tomber les téléphones, reliques d’un passé encombrant à l’heure où la LTE gère la voix parmi quelques milliers d’autres services bien plus modernes. C’est à ce point que ces petites bêtes ont évolué.

Un ami m’a récemment rappelé une soirée où je vantais les mérites de l’internet pour téléphone face à un groupe d’incrédules utilisateurs de Nokia. C’était en 2008, quelques mois après la sortie de l’iPhone 3G et personne autour de la table ne se voyait adopter quelque chose d’idiot, coûteux, et franchement inutile. Et très honnêtement vu les services de l’époque c’est dur de leur donner tort.

La vitesse d’amélioration des appareils, des forfaits, des possibilités, devrait servir de noeud à nos mouchoirs virtuels pour ne jamais oublier à quel point la technologie est imprévisible et qu'il vaut mieux pisser dans un violon que d'écouter quiconque essaye de prouver le contraire.

Comme à peu près toutes les formes de divertissement, les jeux vidéo ont été largement engloutis, digérés et recrachés par les smartphones pour donner une espèce de monstre schizophrène appelé app store. C'est lui qui donne droit de vie et de mort sur les jeux. Idée de weekend pour deux ados ou projet de grande ambition pour groupe breton, une fois le petit bouton poussé, c'est tous égaux devant Apple et aucune quantité de pub ne transformera un bide en roi des classements.

Si je tire une certaine fierté de mon niveau Google Play Jeux, et si je ne suis jamais à court de nouveautés, j’admets avoir du mal à trouver la perle qui me fera bloquer et passer les quelques heures de gameplay. Du jeu jetable, en petite portion de bonheur individuel oui, beaucoup. Du jeu viscéral, qui agrippe pour ne plus lâcher avant le générique de fin, jamais.

Du moins pas encore, si l’on en croit les différentes sorties. Soldats Inconnus, Game of Thrones, Out There, Duck Tales, Minecraft.
Si les hits rétro formaient encore il y a peu le gros des “gros jeux”, on voit de plus en plus de sorties consoles modernes débouler en même temps ou peu après sur les stores mobiles, et pas que sous formes de compagnon apps déconnectées.


Si l’on y réfléchit 5 min, c’est complètement logique : compte tenu du temps que les gens passent sur leurs téléphones et tablettes chaque jour, chercher à leur offrir autre chose que ce qu’on a de mieux en magasin est une idée stupide.
Pour n’importe quel éditeur soucieux d’élargir ses horizon, il est primordial d’offrir les meilleurs jeux possible sur mobile, et non une version limitée, blindée de paywall et qui ne servent que de publicités pour les versions PC et console.

Amazon pourrait être un véritable moteur de ce changement de mentalité avec ses investissements dans Android. En tout cas les 50 millions de dollars de deal avec Crytek ne semble pour l’instant pas destinés à lancer une console de salon concurrente, mais plus à alimenter son marché de l’Amazon App Store dont bénéficieront mobiles et tablettes.

Certes les politiques de prix devront être revues, pas sûr que tout le monde puisse s’appeler Square Enix et juste lancer du Final Fantasy ou du Dragon Quest à plusieurs dizaines d’euros. Mais quand l’offre proposée sera d’un niveau général acceptable, les éditeurs auront à portée de main les milliards de téléphones sous iOS et Android comme terrain de jeu général.

Et à ce moment là, on pensera à la Wii comme d’un gentil petit prélude au pays du grand public.

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