La déformation professionnelle en règle générale c’est ce copain vaguement prof d’anglais (ou pire, traducteur) qui corrige la prononciation du moindre mot anglais (et essayez de prononcer Asylum ou Dishonored vous), c’est pénible, principalement pour les gens qui l’entourent. Pour le marketeux, c’est plus personnel, ça consiste à ne plus voir un produit, mais une stratégie et un groupe-cible.
Quand je vois Batman Arkham Knight, je pense à ce dont est parti Rocksteady (spoiler alert: pas grand chose), je pense à ce que le studio a fait de la licence et je pense à la manière dont Warner l’a vendu. Je pense à la manière dont on est allé flatter le gamer fan du comics à grands coups de screens Unreal Engine. Je pense à la manière dont Rocksteady a du se rapproprier l’univers en se payant la crédibilité de Paul Dini. Je pense au Keyart darkos qui, quatre ans après le Begins de Nolan, criait aux Batfans : “Hey, on a choppé le truc, nous aussi on sait faire du Batman pour adultes”.
Et puis je pense à Arkham City qui a su passer la seconde et transformer un “hey regardez, on a le meilleur jeu Batman !” en “hey regardez, on a le meilleur jeu de noël !”.
Et après avoir passé le relais àBatman studio Warner Montréal pour un épisode un peu dégueulasse il faut bien l’avouer, c’est un peu en sauveurs de meubles que les Britishs reviennent nous claquer du Batman qui dépote.
C’est d’autant plus désolant de voir ce homerun garanti soldé par un cuisant échec sur PC, avec sortie ubiesque, grogne de la communauté, excuses publiques, promesses de patchs et tout le tralala.
Tout cela aurait pu finir sur un DLC gratuit-prenez ça et qu’on en parle plus, sauf que visiblement son Season Pass à 40 balles, Warner y tient beaucoup, suffisamment pour s’asseoir temporairement sur les ventes PC en tout cas, puisque la version Steam du jeu (qui affichait un sombre “très négatif”) a été retirée de la vente.
Une approche étonnamment honnête à base de “pas contents ? demandez un remboursement”, qui apporte un gain de popularité bienvenu à “moindre frais”, la version PC d’Asylum et de City représentant en gros 10% des ventes des versions Playstation.
On pourrait classer l’incident clos, sauf que voilà même du côté du gameplay ça passe pas forcément aussi bien qu’on l’aurait pensé. Ça fait quatre jeux qu’on fait du Batman et même si on en a rêvé depuis le tout premier, conduire la Batmobile pose quelques problèmes d’ordre moral. On se déplace à toute berzingue, on écrase des goons au passage, on fait des takedowns sauvages sur des voitures normales qui paraissent bien maigrichonnes et on se transforme en tank, on explose hélicos, chars et autres blindés. C’est très smooth, ça marche bien, c’est juste que bah heu… C’est pas vraiment pour ça qu’on est là.
Rocksteady tente bien de le justifier : mais si vous pouvez vous en servir dans les puzzles, vous pouvez vous en servir dans les combats, on a même réarrangé Nigma en Jamie de C’est Pas Sorcier passé de maître des énigmes bien retords à grand organisateur de courses underground (au sens propre) devant l’éternel.
Du coup on fait des pieds et des mains pour amener cet espèce de char d’assaut dans des endroits improbables pour utiliser une espèce de grappin usb pour envoyer un peu de jus dans diverses saloperies alors même que Batman se fait livrer son batmatos par batwing que même Amazon et ses drones sont mis à l’amende.
Au final cette batmobile sent un peu comme le baratin un peu trop rôdé du commercial qui continue de vendre après la signature jusqu’à rendre toute l’opération légèrement louche.
Oui, ok, c’est d’accord, on va l’utiliser cette maudite voiture, ça a l’air de vous tenir à cœur, oui on va suivre les petites flèches au sol et appuyer sur le petit bouton de lance missile au moment où on nous l’indique, mais vraiment tout ce que je veux c’est planer et tomber sur un goon qui n’y a vu que du feu avec un petit sourire bêta.
Parce que déformation professionnelle ou pas, batmobile, gadgets ou missions secondaire renforcées, c’est bien le gameplay le plus primaire du jeu qui me fait oublier mes groupes-cibles et stratégies, ce sont les poings, les combos et les batarangs qui me font dire que pendant quelques heures, je suis le God-Damn-Batman. Et c’est bien tout ce que je voulais.
Quand je vois Batman Arkham Knight, je pense à ce dont est parti Rocksteady (spoiler alert: pas grand chose), je pense à ce que le studio a fait de la licence et je pense à la manière dont Warner l’a vendu. Je pense à la manière dont on est allé flatter le gamer fan du comics à grands coups de screens Unreal Engine. Je pense à la manière dont Rocksteady a du se rapproprier l’univers en se payant la crédibilité de Paul Dini. Je pense au Keyart darkos qui, quatre ans après le Begins de Nolan, criait aux Batfans : “Hey, on a choppé le truc, nous aussi on sait faire du Batman pour adultes”.
Et puis je pense à Arkham City qui a su passer la seconde et transformer un “hey regardez, on a le meilleur jeu Batman !” en “hey regardez, on a le meilleur jeu de noël !”.
Et après avoir passé le relais à
C’est d’autant plus désolant de voir ce homerun garanti soldé par un cuisant échec sur PC, avec sortie ubiesque, grogne de la communauté, excuses publiques, promesses de patchs et tout le tralala.
Tout cela aurait pu finir sur un DLC gratuit-prenez ça et qu’on en parle plus, sauf que visiblement son Season Pass à 40 balles, Warner y tient beaucoup, suffisamment pour s’asseoir temporairement sur les ventes PC en tout cas, puisque la version Steam du jeu (qui affichait un sombre “très négatif”) a été retirée de la vente.
Une approche étonnamment honnête à base de “pas contents ? demandez un remboursement”, qui apporte un gain de popularité bienvenu à “moindre frais”, la version PC d’Asylum et de City représentant en gros 10% des ventes des versions Playstation.
On pourrait classer l’incident clos, sauf que voilà même du côté du gameplay ça passe pas forcément aussi bien qu’on l’aurait pensé. Ça fait quatre jeux qu’on fait du Batman et même si on en a rêvé depuis le tout premier, conduire la Batmobile pose quelques problèmes d’ordre moral. On se déplace à toute berzingue, on écrase des goons au passage, on fait des takedowns sauvages sur des voitures normales qui paraissent bien maigrichonnes et on se transforme en tank, on explose hélicos, chars et autres blindés. C’est très smooth, ça marche bien, c’est juste que bah heu… C’est pas vraiment pour ça qu’on est là.
Rocksteady tente bien de le justifier : mais si vous pouvez vous en servir dans les puzzles, vous pouvez vous en servir dans les combats, on a même réarrangé Nigma en Jamie de C’est Pas Sorcier passé de maître des énigmes bien retords à grand organisateur de courses underground (au sens propre) devant l’éternel.
Du coup on fait des pieds et des mains pour amener cet espèce de char d’assaut dans des endroits improbables pour utiliser une espèce de grappin usb pour envoyer un peu de jus dans diverses saloperies alors même que Batman se fait livrer son batmatos par batwing que même Amazon et ses drones sont mis à l’amende.
Au final cette batmobile sent un peu comme le baratin un peu trop rôdé du commercial qui continue de vendre après la signature jusqu’à rendre toute l’opération légèrement louche.
Oui, ok, c’est d’accord, on va l’utiliser cette maudite voiture, ça a l’air de vous tenir à cœur, oui on va suivre les petites flèches au sol et appuyer sur le petit bouton de lance missile au moment où on nous l’indique, mais vraiment tout ce que je veux c’est planer et tomber sur un goon qui n’y a vu que du feu avec un petit sourire bêta.
Parce que déformation professionnelle ou pas, batmobile, gadgets ou missions secondaire renforcées, c’est bien le gameplay le plus primaire du jeu qui me fait oublier mes groupes-cibles et stratégies, ce sont les poings, les combos et les batarangs qui me font dire que pendant quelques heures, je suis le God-Damn-Batman. Et c’est bien tout ce que je voulais.
Commentaires
Pour la Batmobile, malgré tous les reproches (justifiés) qu'on peut lui faire, c'est tout de même le bonheur d'avoir un gameplay aux petits oignons pour ce légendaire batvéhicule parce que ça, c'est presque tout autant un petit miracle que lorsqu'on s'est rendu compte en 2008 que Batman pouvait être tout à fait correctement adapté dans un jeu vidéo.
Comme il n'y a pas de (très) gros bras de service comme Bane, Killer Croc ou Salomon Grandy dans l'histoire, le jeu a l'intelligence de nous épargner les combats de boss traditionnels et stupides.
Par contre comme Rocksteady veulent à tout prix qu'on joue avec leur batmobile, alors on se tape 2 (+1) boss à battre avec ce joujou et c'est pas terrible. C'est le plus grand tort du jeu.