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Mnémotechnique

Mnémotechnique
Pierre
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Alors que le monde du cinéma s’est cassé les dents sur Batman v. Superman c’est Battleborn v. Overwatch qui va animer le mois de mai sur consoles et autant le dire tout de suite ça me laisse aussi froid que Ben Affleck en collants.

Malgré les deux années de campagnes acharnées de la part de Gearbox pour vendre son jeu comme quelque chose de légitime, Battleborn continue pour moi de ressembler à un projet de seconde catégorie qui revient de loin. D’abord présenté comme un MOBA à l’époque où tout le monde pensait pouvoir claquer son League maison, le jeu a été vite réorienté sur une logique de shooter avec une campagne coop plus adapté à un public traditionnel et, si on a le temps, une partie PvP Mobaesque.

Changement d’orientation, de public, de logo, de date de sortie, Battleborn le malmené semble surtout recycler des assets inutilisés de Borderlands tant les similitudes sont frappantes sur certains niveaux. Pourtant c’est de Furious Four, le très annulé 4ème Brother in Arms, que Gearbox annonce avoir récupéré le plus.
Une espèce de gros pot-pourri qui sent très fort le projet bouche trou le temps qu’un véritable Borderlands 3 fasse son apparition. Car si le style branchouille coolos fait son retour et si la machine de 2K aligne minutieusement les trailers et les gros stands sur les salons du monde entier, rien ne permet à la direction artistique de vraiment imposer le peu que Borderlands réussissait à voler à Code Hunters.
Ici le manque d’harmonie entre les personnages n’est pas tout à fait comblé par une épaisse couche de cel shading et un gameplay de RPG à la première personne.


Overwatch de son côté est également issu des chutes d’un autre projet, en l’occurrence Titan, qui devait être le nouveau MMO de Blizzard chargé de la lourde tâche de succéder à WoW. Le jeu devait se présenter sous forme d’un univers persistent où les combats se dérouleraient en temps réel dans des arènes dédiées. Devant le déclin constant du genre MMO et le succès surprise de Hearthstone, il a semblé bien plus simple de dégager la partie persistante et de juste claquer un bon vieux team shooter des familles.
Est-ce que c’est bon ? Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça apporte du neuf par rapport à TF2 sorti 9 ans plus tôt ?

Who cares ! C’est un jeu Blizzard et en tant que tel, il est du devoir de n’importe quel gamer de trouver ça cool. Même si c’est payant. Même si la description du jeu semble largement indiquer que les héros et skins additionnels vont pleuvoir. Même si Blizzard et l’ESL ont décidé que le jeu serait un pilier d’esport bien avant la communauté avec des grosses arènes pour gros tournois. Même si les partenariats avec über permettent d’avoir des Lamborghini brandées sans rapport direct avec le jeu.

De toute manière en plus des joueurs PC déjà acquis à la cause, Overwatch est surtout le cheval de Troie de Blizzard pour enfin se mettre les joueurs consoles dans la poche sans avoir à attendre un portage six ans après la bataille.
Et pour se faire on a mis les petits plats dans les grands : édition collector à 135€, coopération avec les fabricants de consoles, mise en retrait de Battlenet au profit des packshots console.

Est-ce que ça suffira aux fans du pad pour passer outre une direction artistique lisse à en pleurer et céder aux sirènes de la hype ? Evidemment ! Et puis c’est pas comme si ça se poussait au portillon pour contrer le duo dynamique puisque même EA a préféré repousser son Mirror’s Edge à Juin et Square garde son Deus Ex au chaud jusqu’au mois d’Août.

Et puis j’imagine qu’après tout ça pourrait être pire.
Ça pourrait être Paragon…

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