Abandonné sur le bord de la route après avoir été infernal avec ses parents, le petit Yamato Tanooka n’est pas resté assis à pleurer à attendre que quelqu’un vienne le sauver. En bon Japonais élevé à la dure il n’a pas hésité à marcher cinq bornes dans la forêt jusqu’à trouver un peu d’eau et des matelas pour s’abriter pendant près d’une semaine.
Son sauvetage a déclenché à parts égales une vague de soulagement et d’indignation dans tout le Japon, au point que c’est toute l’éducation nippone moderne qui est au centre du débat. Peut-on vraiment abandonner un gosse, même pour lui faire peur, même pour quelques minutes ?
Évidemment les routiers du jeu vidéo n’auront pas attendu le cas Tanooka pour avoir un avis sur la question puisque l’éducation par l’abandon est la technique retenue par Nintendo depuis une dizaine d’années pour s’occuper de ses fans qui n’ont effectivement pas grand-chose à se mettre sous la dent depuis la Gamecube.
Dans une industrie esclave du community management ou le moindre désire d’une minorité de fans vocaux devient une rodamap de producers et où les jeux sont modifiés a posteriori pour répondre aux pétitions enflammées, il est toujours rigolo de voir Nintendo continuer de faire la sourde oreille aux demandes des fans. Fans qui se rabattent en pratique sur des alternatives indés développées par des gens qui ont grandi avec les jeux Nintendo et qui ont décidé de recréer leurs Metroids, Mothers et F-Zeros persos.
Après une Wii grand public et une WiiU le cul entre deux chaises, Big-N va-t-il revenir aux affaires hardcore avec des jeux de papas ? Visiblement non puisque la boite continue son semi boycott de l’E3 avec un unique jeu jouable présent : le Zelda WiiU annoncé depuis 2013 et qui finira en titre bi-plateforme comme Twilight Princess en son temps.
Perdu pour qui voulait voir revenir sur le devant de la scène des titres favoris qui ne vivotent désormais plus qu’à travers Smash Bros. Mais perdu également pour les amateurs d’originalité débordante qui auraient pu attendre des concepts novateurs, des idées fraiches du sang neuf, Nintendo est là pour vendanger les fans trop murs d’avoir attendu au soleil et accessoirement ramasser le magot Free-to-Play sur téléphones.
Car si le refus de succomber aux caprices d’enfants gâtés est en effet admirable et si faire la sourde oreille pouvait effectivement apporter de la production fun et dynamique comme à la grande époque (« Vous voulez du Donkey Kong ? Voilà des bongos bande de mauviettes ! »), ici c’est bien dans une fainéantise un peu crasse que se roule Nintendo à chaque remake HD bundlé avec de l’amiibo, à chaque ressortie eShop et à chaque DLC racoleur pour Smash Bros.
Pourtant en prenant de front la concurrence des smartphones sur le marché des portables et essuyant quelques rires insolents de Sony sur la console de salon, il ne serait pas idiot pour Nintendo de ne pas totalement s’aliéner sa fanbase tant qu’elle est encore valide.
Mais finalement le plus étonnant dans ce petit cirque auquel on a droit tous les ans est peut-être au final l’inverse : non pas que Nintendo continue d’abandonner ses fans mais bien que ces fans n’aient pas encore abandonné Nintendo.
Comme quoi, et quoi que puissent en dire les pros de la discipline au Japon, l’amour vache a encore quelques adeptes.
Son sauvetage a déclenché à parts égales une vague de soulagement et d’indignation dans tout le Japon, au point que c’est toute l’éducation nippone moderne qui est au centre du débat. Peut-on vraiment abandonner un gosse, même pour lui faire peur, même pour quelques minutes ?
Évidemment les routiers du jeu vidéo n’auront pas attendu le cas Tanooka pour avoir un avis sur la question puisque l’éducation par l’abandon est la technique retenue par Nintendo depuis une dizaine d’années pour s’occuper de ses fans qui n’ont effectivement pas grand-chose à se mettre sous la dent depuis la Gamecube.
Dans une industrie esclave du community management ou le moindre désire d’une minorité de fans vocaux devient une rodamap de producers et où les jeux sont modifiés a posteriori pour répondre aux pétitions enflammées, il est toujours rigolo de voir Nintendo continuer de faire la sourde oreille aux demandes des fans. Fans qui se rabattent en pratique sur des alternatives indés développées par des gens qui ont grandi avec les jeux Nintendo et qui ont décidé de recréer leurs Metroids, Mothers et F-Zeros persos.
Après une Wii grand public et une WiiU le cul entre deux chaises, Big-N va-t-il revenir aux affaires hardcore avec des jeux de papas ? Visiblement non puisque la boite continue son semi boycott de l’E3 avec un unique jeu jouable présent : le Zelda WiiU annoncé depuis 2013 et qui finira en titre bi-plateforme comme Twilight Princess en son temps.
Perdu pour qui voulait voir revenir sur le devant de la scène des titres favoris qui ne vivotent désormais plus qu’à travers Smash Bros. Mais perdu également pour les amateurs d’originalité débordante qui auraient pu attendre des concepts novateurs, des idées fraiches du sang neuf, Nintendo est là pour vendanger les fans trop murs d’avoir attendu au soleil et accessoirement ramasser le magot Free-to-Play sur téléphones.
Car si le refus de succomber aux caprices d’enfants gâtés est en effet admirable et si faire la sourde oreille pouvait effectivement apporter de la production fun et dynamique comme à la grande époque (« Vous voulez du Donkey Kong ? Voilà des bongos bande de mauviettes ! »), ici c’est bien dans une fainéantise un peu crasse que se roule Nintendo à chaque remake HD bundlé avec de l’amiibo, à chaque ressortie eShop et à chaque DLC racoleur pour Smash Bros.
Pourtant en prenant de front la concurrence des smartphones sur le marché des portables et essuyant quelques rires insolents de Sony sur la console de salon, il ne serait pas idiot pour Nintendo de ne pas totalement s’aliéner sa fanbase tant qu’elle est encore valide.
Mais finalement le plus étonnant dans ce petit cirque auquel on a droit tous les ans est peut-être au final l’inverse : non pas que Nintendo continue d’abandonner ses fans mais bien que ces fans n’aient pas encore abandonné Nintendo.
Comme quoi, et quoi que puissent en dire les pros de la discipline au Japon, l’amour vache a encore quelques adeptes.
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