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Stress machine

Stress machine
Pierre
2 commentaires
Le Xbox Live comme la plupart des fonctions des différentes xbox n’est pas quelque chose qui est arrivé tout cuit pour les développeurs comme les joueurs, c’est plutôt l’histoire d’une infâme usine à gaz qui a hanté les nuits des tous meilleurs ingénieurs réseaux de Microsoft pour pouvoir vraiment clamer une légitimité dans l’abonnement. C’est d’abord apparu sous forme de démos hésitantes, de leaderboards mal mis à jours et de robots qui se mettaient dessus avec du lag.
Et parmi les features du xbox live étaient l’identifiant unique et la liste d’amis. Les gens qu’on avait là étaient du solide, pas votre troll counter strike habituel. Non seulement on ne pouvait pas se cacher derrière un pseudo temporaire mais on pouvait surtout dénoncer ses petits camardes de jeu peu coopératifs pour un oui ou un non.
De fait sa liste d’amis, qui était limitée à une centaine de contact se remplissait surtout de personnes d’intérêt. Oui, je peux garder ce suédois et sa connexion internet de folie qui hoste des parties sur Rainbow Six toute la sainte journée au lieu d’aller en cours. Mais non je ne vais pas accepter la demander de MasterChiefDu57 qui m’a croisé trois minutes dans un obscur jeu de course emprunté au voisin.
Bref, c’était du sérieux.

De fait l’un des chocs de l’intégration totale du xbox live dans le dashboard Xbox 360 était de pouvoir savoir à tout moment ce que faisaient ses amis. Avant on entrait dans le mode multi, on regardait si quelqu'un était connecté au même jeu et si c’était le cas on serrait les fesses pour rejoindre une partie en cours ou inviter dans un nouveau lobby sans crash de la moulinette.
Mais avec la 360 on avait accès à un véritable mouchard : évidemment que Gomo ne veut pas rejoindre ma partie, il est trop occupé à chercher du chievos dans un honteux jeu de mechas japonais.

Alors l’idée s’est développée et en plus du principe de savoir en permanence dans quel jeu ses amis sont, la console a commencé à donner des infos plus précises : Gomo joue à un jeu de mécha dans le niveau 45 de la campagne 2 avec un obscur compère américain.

Et puis avec l’avènement des stats, des graphs et des concours de bites en tous genres, chaque jeu y est allé de son petit commentaire, de sa petite remarque et de sa petite comparaison en temps réel ou presque.

Évidemment que ça m’intéresse de savoir combien de mètres BobbyBoBFuckYeah a parcouru main dans la main avec un PNJ dans Fable. Bien sûr que je veux savoir si je me suis plus ou moins fait repéré que PeterTheDestroyer84 dans la dernière mission de Slice&Dice 2014.

Mais le jeu qui, à mon sens, manque le plus de détail dans ses notifications est le mal nommé Trials Fusion. Certes, le multijoueur asynchrone prend tout son sens quand on court à tout moment contre les fantômes de ses 15 amis, mais rien dans les messages banals de types “MasterFox1103 a battu votre record dans telle piste” ne peut s’approcher, même partiellement, de tout ce que ça implique.

Car Trials, n’est pas un jeu de course, hell, ce n’est même pas vraiment un jeu de plateforme. Trials est le mal, Trials est l’addiction la plus fourbe qui soit, trouvant un plaisir obscène à élever au statut d’art la notion de “Aller encore une avant d’aller se coucher”.
Parce qu’il nécessite une rigueur incroyable, une concentration infaillible et une chance constante, le jeu transforme la plus conne des pistes en une galère recommencée 100, 1000, 10000 fois sans que l’on s’en rende compte.
Et les plus difficiles des niveaux démontrent la méchanceté crasse des vicieux finlandais de RedLynx, sans doute installés devant leurs PC de programmation dans des chaises rotatives, un chat sur les genoux avec ce rire diabolique qui résonne quand le jeu affiche nonchalamment que la demie heure et les 500 essais impartis sont désormais écoulés.

Non je ne veux pas juste que le jeu rappelle à mes “amis” que j’ai battu leurs scores misérables, je veux qu’il leur frotte le nez dans les quatre dixièmes de seconde de moins que j’ai réussi à grappiller en suant sang et eau sur mon pad lancé quinze fois de suite.

Là, et seulement là, quand le code aura enfin l’habilité de briser le lien social créé, on pourra vraiment parler de social gaming. En attendant, vos petits leaderboards sont comme Fort Knox : pour les touristes.

Commentaires

  • Fleau |
    T'es une vraie saloperie en fait, BH ! =D
  • Polka |
    Une petite partie de Speedrunners quand tu veux BHinouchou. Histoire de péter les chievos et ton orgueil en mille morceaux.

    Sinon très cool l'article! C'est plutôt défoulatoir quand tu te concentres sur un jeu comme ça. Limite l'intro était un peu bizarre vu que tu tournes un peu autour du sujet avant de fondre dessus tel un rapace (ou une moto en déglingue dans un passage manqué de Trials)