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Excès de business

Excès de business
Pierre
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Forza Motorsport 5 est un pur produit Xbox One. Jusqu'au bout des ongles. Il a été désigné très tôt comme l'ambassadeur de la console et chargé de construire le pedigree course de la console sur les cendres encore chaudes de Project Gotham Racing. Techniquement impeccable, le jeu de Turn10 a eu droit à un accouchement à la mesure de la plate forme qu'il incarne : douloureux et en chantier permanent.

Après avoir été bradé sur l'autel de la guerre des prix, après les polémiques sur le contenu du jeu jugé chiche par la presse, après avoir essuyé le plus mauvais score de la série, après avoir réveillé la fureur des fans en étant incompatible avec le volant Fanatec à 600€ sans pédales et pourtant brandé Forza Motorsport, voilà que Forza fait maintenant face à une polémique de premier ordre quant à son modèle de monétisation.

Fait récurrent dans la série (déjà présent dans Forza 4 et Forza Horizon), le jeu propose deux types de monnaies de l'argent in-game et des jetons. L'argent est un classique des simulations : après chaque course, une somme est versée en fonction du type de course, de sa place, de son pilotage, du niveau de difficulté et du modèle de voiture utilisé. L'idée étant et que plus la course est dure et les résultats brillant, plus le joueur gagnera de l'argent rapidement.
L'argent est ensuite utilisable au garage en échange de voitures et de livrées de carrosserie.
Jusque là par de problème.

Les jetons en revanche s'échangent contre de l'argent bien réel et propose des passe droits rapide : gagner de l'expérience plus rapidement, acheter des voitures ou des livrées, tout est rapide et à portée de main avec les jetons.
Intégrer une mécanique typique de free-to-play dans un jeu pourtant bien payant, c'est en soi assez mesquin mais Turn10 a ajouté l'insulte à l'injure en donnant des tableaux d'économie d'échelle délibérément trompeurs et un coût des voitures bien plus agressif que sur les précédents Forza, la grande nouveauté étant la présence d'une équivalence jetons/monnaie in-game, et là où quelques jetons suffisaient à acheter une voiture sur Forza 4, il est désormais nécessaire d'obtenir l'équivalent du prix in-game pour s'offrir une voiture en jetons.

Pour éviter les fourches aiguisées des fans et surtout la mauvaise presse, Turn10 par le biais de son directeur Dan Greenawalt a annoncé plusieurs mesures dont l'offre de voitures bonus et de crédits à tous les joueurs, la correction des prix des jetons et surtout la refonte totale de l'économie in-game en ré-évaluant le coût des voitures d'en moyenne 45% de moins et en offrant jusqu'à 60% de monnaie in-game.

Ce bon vieux Dan, qui m'est par ailleurs plutôt sympathique s'est donc fendu d'une réponse-interview chez Eurogamer dans laquelle il explique ne pas avoir voulu tondre sa communauté, mais plutôt changer le rapport aux voitures et ne pas laisser les joueurs réglos être dégoûtés par la facilité d'achat en jetons et ne plus avoir des joueurs disposant de garages remplis de véhicules gagnés par dizaines et jamais utilisés. Une position qui se défend malgré tout.

Réelle déconnexion de sa base d'utilisateurs ou honteuse langue de bois, il est assez difficile de trancher, l'idée étant que contrairement aux free-to-play classiques, aucun mécanisme en jeu ne force le joueur à passer à la caisse, tout est accessible en jouant normalement et il ne s'agit au final que d'un fast-track pour gens trop riches qui veulent piloter rapidement l'Aston Martin dont ils disposent sans doute déjà en vraie.

Le fait est que si les prix vous semblent trop élevés, c'est probablement que comme moi, l'idée même de payer pour débloquer du contenu in-game vous est insupportable.

Quoi qu'il en soit les grands gagnants de la réévaluation de l'économie du jeu ne sont certainement pas les joueurs qui ont l'impression de pouvoir désormais réaliser de bonnes affaires dans le cash-shop, mais bien Turn 10 et Microsoft qui ont gagné la guerre des PR en se montrant à l'écoute de leurs joueurs et en ayant attiré l'attention des médias sur leur jeu après la fenêtre de sortie à quelques jours de Noël.

Il parait que du mauvais buzz, c'est du buzz quand même.

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