> Le webcomics qui envoie du petit bois

Girouettes

Girouettes
Pierre
2 commentaires
Je n’aime pas Dragon Ball Z.

Aujourd’hui ce n’est pas particulièrement un problème, il me suffit la plupart du temps d’éviter le sujet, c’est assez rare que des gens me foncent dessus pour m’interrompre et me poser quelques questions sur une série animé terminée depuis près de vingt ans.
Mais quand j’étais à l’école, pas un jour, pas une récré sans que le thème de Dragon Ball Z soit abordé. Qui avait battu qui dans quel épisode, quel était le meilleur personnage, qui serait le prochain vainqueur. De grosses questions existentielles qui me mettaient systématiquement mal à l’aise.
D’abord parce que je n’aimais pas le peu que j’avais vu de Dragon Ball Z, mais surtout parce que je n’avais absolument aucune idée de quoi on pouvait bien parler.
C’était mon angle mort, ma zone d’incompétence. Rien de ce que je ne pouvais dire ne pourrait aider la conversation, rien de ce que je pouvais entendre ne pourrait me faire intégrer la discussion.

Aujourd’hui, quand il m’arrive de discuter dans des cercles gamers, Blizzard est mon Dragon Ball Z.

J’ai joué à un nombre absurde de jeux, j’ai touché à tout de la NES à la Xbox One en passant par les saloperies Android et les trois saletés de jeux dispos sur Zune. J’ai testé les jeux facebook, j’ai compris les free to play, j'investis dans le AAA comme dans l’indé et tout ce qui a un budget intermédiaire, de la collector au pay what you want. J’ai joué en numérique, j’ai joué sur BluRay, DVD, mini-DVD, CD-Rom, GD-rom et cartouche. Hell j’ai empilé des cartouches sur d’autres cartouches. J’ai même tâté mollement du JRPG, du STR, du motion gaming, de la réalité virtuelle, du jeu de danse, de la simu sportive, du tower defense et du RPG isométrique au tour par tour.

Je joue comme je mange : de tout. Des saloperies par politesse et ce que j’aime sans modération. Avec gloutonnerie et curiosité le plus souvent et aux dépends de mon quota de sommeil.

Mais Blizzard, ça ne passe pas. J’ai arrêté Warcraft au deuxième épisode, jamais touché un Starcraft, jamais créé de compte WoW, jamais testé Diablo, je fais ce que je peux pour rester loin de Hearthstone et mes oreilles se bouchent quand j’entends les mots Heroes et Storm dans la même phrase.

J'ai tenté hein, j'ai même du créer trois comptes battle.net pour me forcer, mais rien à faire, c'est ma kryptonite.

Il y a quelque chose de terriblement repoussant dans ces hordes de gens qui ne touchent pas un jeu de l’année mais qui sortent du bois à la moindre occasion pour me raconter à quel point leur Paladin niveau 62 était badass à l’époque dans Diablo II, dans ces zombies qui n’ont jamais touché à un jeu en ligne, mais qui ont épuisé 6 ans d’abonnement à World of Warcraft.
Un des designers de Blizzard expliquait qu’ils peuvent compter sur une base de fans hardcore de plus de trois millions d’individus. Attention, il ne s’agit pas des joueurs en général, mais de ceux qui payeraient des sommes fabuleuses pour n’importe quel produit peu importe sa qualité. Trois millions de gens qui défendraient Blizzard s’il sortait un mauvais clone de Tetris à 150€.

C’est une foi mystique qui a le pouvoir de faire disparaître les termes habituellement rédhibitoires tels que Pay-to-Win, DRM, client propriétaire, répétitivité, cashshop et autres buzzwords hérissant le poil de la presse et des joueurs. Je soupçonne un sort similaire à celui des productions Rockstar.

Attention, je comprends parfaitement que les jeux Blizzard sont des produits bien pensés et bien terminé contrairement aux gruyères Rockstar. Mais ce n’est pas l’enthousiasme général provoqué par l’annonce de Overwatch, sorte de clone peu inspiré et complètement incohérent de TF2 qui me fera douter qu’il y a bien plus derrière la Blizzard fanboyerie qu’une simple admiration pour un travail bien fait.

Mais pour le savoir il faudrait surtout que je trouve un remède à mon allergie, et ça c’est pas gagné.

Commentaires